Ce mercredi 19 avril, les députés britanniques débattent à la mi-journée à Londres sur la tenue d’un scrutin anticipé le 8 juin prochain après l’annonce faite par la Première ministre Theresa May mardi. Une décision inattendue et abondamment commentée aujourd’hui dans les journaux britanniques.
Avec notre correspondante à Londres,Muriel Delcroix
Passée la surprise après ce que le Telegraph appelle un « coup de tonnerre dans un ciel bleu », la presse a rapidement vu clair dans le jeu de la Première ministre. Sous le titre « Ecraser les saboteurs » le tabloïd Daily Mail se réjouit à l’idée d’une large victoire pour Theresa May qui fera taire ses opposants sur le Brexit et comme le déclare The Sun « tuera le parti travailliste».
« Année existentielle » pour le Labour
Le Times estime d’ailleurs que 2017 sera pour le Labour « une année existentielle » durant laquelle les travaillistes vont soit rebondir, soit être menacés d’extinction. De son côté le Guardian de centre-gauche et pro-Union européenne pronostique comme tous les médias une victoire écrasante pour les conservateurs le 8 juin mais se lamente à l’idée que la Première ministre n’aura alors plus de comptes à rendre aux électeurs qui avaient voté pour rester dans l’UE, laissant une grande partie du pays sans aucun recours.
Pari risqué
Ces élections anticipées restent malgré tout un pari risqué comme le souligne le quotidien Evening Standard en particulier en Ecosse où le Parti national écossais pro-UE, « pourrait maintenir et même accroître son avance », lui donnant davantage d’arguments pour obtenir le nouveau référendum d’indépendance qu’il réclame.
Ensuite, la lassitude de l’électorat pourrait vouloir dire une large abstention et rendre plus difficile l’obtention d’une plus grande majorité pour les conservateurs d’autant que même si le parti Labour est affaibli, ses bastions à travers le pays restent solides.
Rfi