Un discours éminemment politique a été servi par un Abdou Karim Sall visiblement ragaillardi par cet accueil exceptionnel que les jeunes de la commune d’Orkadiréré et des 26 villages et hameaux environnants lui ont servi, samedi après-midi. Après avoir pris part à la cérémonie officielle de lancement des 72 heures de la localité, le directeur de l’Artp a procédé à l’inauguration d’une radio locale, « Or Fm » en l’occurrence, installée sur fonds propres pour les populations de la localité.
A peine a-t-il fini de procéder à l’inauguration de ladite station, qu’il s’est attelé à jeter ses foudres sur l’opposition, plus particulièrement en direction d’Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko, qu’il se gardera tout de même de nommer. Un réquisitoire sans appel !
RÉCUPÉRER LES MÉCONTENTS
Pour Abdou Karim Sall, dans cette histoire politique à Orkadiéré, il y a trois dettes qu’il faut solder. L’une lie la population locale au Président Macky Sall et les deux se situent entre lui et cette même population, d’une part et d’autre entre lui et le Chef de l’Etat. Il le dira de manière claire dès l’entame de son propos. « J’ai une dette envers ces populations qui m’ont rendu fier. Je suis très content. J’ai aussi une dette envers le Président Macky Sall. Le Président a honoré Orkadiéré en nommant son fils à la tête d’uns institution aussi importante que L’Artp. Charge à nous qui avons cette responsabilité de le représenter ici d’être à l’écoute des populations. Le Président a fait ce qu’il avait à faire. C’est à nous de jouer notre partition! »
Par conséquent, il invitera ces populations à se joindre à lui pour donner à celui-ci une double victoire lors des législatives et de la présidentielle prochaine. Et, pas n’importe quelle victoire. « Nous avons besoin d’avoir des résultats jamais égalés. Orkadiéré votera à 99% si Dieu le veut et le vote sera favorable à notre formation politique. Je travaillerai pour celà. »
Pour ce faire, Abdou Karim Sall compte s’employer au rappel des troupes. « Je vais faire un travail de corps à corps, un travail militant dans le sens de massifier l’Apr, de le rendre plus attractif. Je ne ménagerai aucun effort pour que ceux qui sont dans les périphéries puissent rejoindre le parti. Je les sais convaincus que le Président Macky Sall a l’ambition, la volonté, l’intention d’apporter des changements profonds au Sénégal et particulièrement dans cette région de Matam ». Il invitera les Sénégalais qui hésitent encore « à plonger » dans sa formation politique, confiant qu’il est que le Président de la République « est sur la bonne voie en ce qui concerne l’autosuffisance alimentaire, la mise en place d’un bon dispositif infrastructurel dans le pays etc…»
ABDOUL MBAYE ET SONKO TOURNÉS EN BOURRIQUE
Sous un soleil de plomb qui dardait ses rayons sur Orkadiéré et environs, l’opposition Sénégalaise a passé un pénible quart d’heure avec Abdou Karim Sall. La parrain des journées culturelles de la localité estime qu’il s’agit, ni plus ni moins, « d’une opposition en perte de vitesse qui est en train de gesticuler en s’accrochant sur des détails relevant de suspicions ».
C’est la raison pour laquelle, confie-t-il à la presse, il nourrit chaque jour une kyrielle d’inquiétudes pour le Sénégal. « J’ai peur pour mon pays! Le Sénégal ne mérite pas d’avoir une opposition non républicaine, une opposition qui est inscrite dans le registre de la revanche, qui n’a pas la conscience que quand on se frotte à des informations sensibles, on les garde par devers soi ».
Pour lui, « ces responsables de l’opposition sont prêts à mettre sur la place publique des informations qui relèvent du secret d’Etat ». Et Ousmane Sonko d’en prendre pour son grade même s’il dit, juste après, « je fais allusion à l’opposition tout entière ». Abdou Karim Sall de s’engager à se battre aux côtés du Président Sall pour la conservation du pouvoir. « Nous ne sommes pas prêts à brader le Sénégal et le mettre entre des mains inexpertes ».
Et là, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye de recevoir sa part des braises. Il l’intègre dans le lot de « ceux qui n’ont pas compris qu’il y a une différence entre critiquer et exercer une autorité. Il est très facile de critiquer mais quand il s’agit d’exercer une autorité, on verra que les choses sont différentes. Il y a des gens, par la grâce de Dieu, qui sont mis sous les projecteurs. Ils pensent à tort que parce que le Président Macky, à partir d’un poste de Premier ministre, est parvenu à occuper la haute fonction de Président de la République, qu’ils sont capables de prendre la même trajectoire… Ils pensent que cette trajectoire est une trajectoire définitivement tracée pour les anciens premiers ministres », dira-t-il d’un ton ironique.
Invité à faire tomber les masques, le leader politique insistera pour dire qu’il fait « allusion à ces anciens premiers ministres dont les compétences sont inversement proportionnelles à leurs capacités à diriger ce pays ». Pour lui, « n’est pas Macky qui veut…n’est pas Président de la République qui veut ».
MACKY, ALLERGIQUE AU CHANTAGE
Rappelant de manière sommaire la carrière politique du Président Macky Sall qui a été Président de l’Assemblée Nationale, ministre et Premier ministre, Abdou Karim Sall a tenté de signaler que son mentor a une connaissance profonde de l’appareil d’Etat. Par conséquent, ceux qui passent leur temps à le critiquer perdent au change. À son avis, ceux qui parlent n’ont d’yeux que pour le pouvoir. « Le Président est un homme d’Etat qu’on ne peut pas comparer avec ceux là qui pensent que demain les Sénégalais leur feront confiance parce que, tout simplement, ils se font menaçants. Nous ne céderons pas au chantage ».
Pour cette année, les journées culturelles d’Orkadiéré ont eu comme thème : « Promotion d’une économie agricole, créatrice d’emplois et génératrice de revenus, facteur de développement rural ».
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