Malgré la libéralisation financière, nous assistons toujours à un problème de financement des projets du secteur privé. Le gouvernement en place a affiché un intérêt pour ce secteur, même si la solution ne s’y trouvait pas. Le gouvernement a déboursé des milliards pour l’entreprenariat rapide, qui malheureusement était plus un programme électoraliste qu’un programme de développement. Au Sénégal, tout le monde a une idée, mais l’Etat ne peut pas tout faire, donc où se trouve le problème ?
Au Sénégal, tout le monde a une idée !
Selon une étude de la banque Mondiale, plus de la moitié des PME sont financées par des fonds propres. Les banques ne financeraient que moins de 15 % des PME. Créer une entreprise est devenu une chose banale et rapide au Sénégal, cependant, quand il s’agit de développer l’entreprise, la plupart fait face à un problème de financement. Comment une institution financière peut demander un ou des biens en garantie à une PME ? S’ils possédaient des biens, ils n’allaient certainement pas faire recours à un prêt avec des taux d’intérêt exorbitants. Les institutions financières ne peuvent pas non plus donner des fonds à ces PME sans aucune garantie, car elles ont pour but de faire profit. Elles ne peuvent pas prendre ce risque. Alors, quelles sont les solutions face à ce problème ? Les PME sont essentielles dans la création d’emplois, qui diminuera la pauvreté tout en stimulant la croissance économique. Cependant, pour qu’elles développent leurs activités, ces PME ont besoin de financement. Si les banques peinent à financer ces PME, les établissements financiers non-bancaires ont aussi été mis en place par le gouvernement. N’importe quelle structure, étatique ou non, a des conditions d’octroi de crédits. Ces conditions ne sont généralement pas remplies par les PME. À qui la faute ?
Et l’Etat dans tout cela ?
Les initiatives n’ont pas fait défaut. Bons nombres de pays africains dont le Sénégal ont créé des banques pour accompagner les PME. Ces banques allègent les conditions d’accès au crédit et des taux d’intérêt relativement bas. Ces banques ont pour la plupart fait faillite à cause de la mauvaise gestion. À nos jours, certaines institutions financières étatiques octroient des prêts à faible taux d’intérêt sans garantie de remboursement. Malgré tout cela, nous n’assistons toujours pas à des créations d’emplois de la part des bénéficiaires qui sont généralement les agriculteurs. L’Afrique, était-elle prête pour la libéralisation du secteur financier ? Des fonds de garantie ont été créés pour aider les institutions de microfinance et les problèmes persistent toujours.
Où se trouve le problème alors?
Tout le monde connaît les solutions face à cette problématique et ces solutions ont été mises en place par les Etats des pays pauvres et le problème persiste toujours. Parmi les solutions mises en place, on peut citer l’intervention des Etats, la mise en place des fonds de garantie, et même la DER. Rien n’a marché. Et si on était en train de soigner les symptômes et non la maladie ? Et si on pensait à l’éducation, surtout l’alphabétisation, à la santé et aussi à la démographie comme solutions ?
Mohamed Dia, Consultant bancaire