A l’image de leur entraîneur, qui n’a pas manqué de s’indigner de la décision de l’UEFA de faire jouer la rencontre face à Monaco, au lendemain de l’attaque dont le Borussia Dortmund a été victime, mardi, les joueurs du Borussia Dortmund regrettaient d’avoir dû jouer.
Thomas Tuchel, le jeune entraîneur du Borussia Dortmund, n’a évidemment pas été le seul à s’offusquer de la décision de l’UEFA de maintenir le report du match face à Monaco au lendemain des trois explosions qui ont frappé le bus des vice-champions d’Allemagne sur la route du Signal Iduna Park. Si les joueurs monégasques ont joué la carte du Show must go on, les joueurs du Borussia ont en effet eux aussi regretté la décision de l’instance européenne.
Parmi les plus remontés, le défenseur Sokratis Papastathopoulos ne pouvait que déplorer le manque de considération de l’UEFA à leur égard. « On n’est pas des animaux, a-t-il lancé en zone mixte dans des propos relayés par Kicker. Nous avons une famille, des enfants. Dans ma tête, je n’avais pas de place pour le football. Nous étions juste content d’être encore en vie. »
Les joueurs du Borussia étaient unanimes à l’issue de la rencontre: cette rencontre face à Monaco avait beau être un quart de finale de Ligue des champions, elle semblait tout d’un coup bien futile. « On n’avait pas la tête à jouer un match de football. Pas si peu de temps après ce qu’on avait vécu dans le bus. On a eu la peur de notre vie et il faut plus de 24 heures pour l’évacuer, a ainsi renchéri le Polonais Lukasz Piszczek. On n’est pas seulement des footballeurs, on est avant tout des hommes. »
Un discours également entendu dans la bouche de Nuri Sahin, pourtant à son avantage lors de son entrée en jeu à la mi-temps. « Je ne sais pas si les gens peuvent comprendre ça, mais jusqu’au moment où je suis entré sur la pelouse, je n’ai pas pensé au foot, a en effet expliqué le Turc avant d’ajouter nous sommes des êtres humains et il y a tellement plus que le football dans ce monde… Rien que d’en parler, j’ai la chair de poule. Je n’oublierai jamais les visages dans le car. » Ce match, sans aucun doute.