Les travailleurs de la justice ne décolèrent toujours pas. Ils comptent entamer un autre mouvement d’humeur à partir de la semaine prochaine. Des mots d’ordre de cessation collective du travail seront, à cet effet, décrétés. Ces syndicalistes estiment que « le gouvernement n’a posé aucun acte conséquent dans le sens de résoudre la crise qui secoue dans le service public de la justice ».
Voici, à cet effet, l’intégralité du communiqué
A partir de la semaine prochaine, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST), conformément à son préavis annuel de grève du 22 octobre 2017 et en vertu de l’article 25 de la constitution, décrétera des mots d’ordre de cessation collective du travail qui seront observés par ses militants dans les Cours, les Tribunaux et à l’administration centrale de la Justice.
Cette décision traduit une crispation fortement ressentie par les travailleurs de la Justice qui ont fait preuve de patience et de responsabilité sans voir jusqu’à présent l’effectivité de l’engagement et de la volonté politique sans équivoque manifestés par son Excellence Monsieur le Président de la République qui avait promis de prendre charge leurs doléances lors de l’audience qu’il a eu l’amabilité d’accorder le 5 avril 2018 au Bureau Exécutif National (BEN) du SYTJUST en présence de Monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et Monsieur le Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan chargé du Budget.
A l’analyse et au constat, il y a un manque d’initiative qui frise une absence de volonté de la part des membres du gouvernement impliqués dans la mise en œuvre et la matérialisation des louables intentions que son Excellente Monsieur le Président de la République nourrit à l’endroit des préoccupations des travailleurs de la Justice. C’est le récurrent problème de suivi auquel les syndicats sont confrontés lors des négociations avec le gouvernement.
En effet, les projets de décret devant porter les réformes attendues par les travailleurs de la Justice sont finalisés, disponibles depuis longtemps et n’attendent que leur portage, par les ministres concernés, à la signature de son Excellence Monsieur le Président de la République. Mais force est de constater que leur traitement est dépourvu de la diligence qui sied aux instructions du Président de la République.
Ce blocage injustifiable persiste malgré les multiples efforts de sensibilisation consentis par le SYTJUST au plus haut niveau des autorités. Le SYTJUST a toujours démontré sa préférence pour un dialogue apaisé mais ne saurait s’accommoder de cet attentisme qui porte gravement atteinte aux intérêts matériels et moraux de ses militants.
Dans les prochains jours, l’Institution judiciaire sera le siège d’un dysfonctionnement du service public de la Justice et l’exercice du pouvoir judiciaire sera sérieusement entravé. Le Gouvernement en sera l’unique responsable.
L’opinion publique est prise à témoin.
Fait à Dakar, le 18 septembre 2018
Le Bureau Exécutif National