La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) souhaite envoyer rapidement une mission d’enquête au Lesotho pour faire toute la lumière sur les circonstances du décès du chef des armées. Le lieutenant-général Khoantle Motsomosto a en effet trouvé la mort le 5 septembre dans une fusillade. Cet incident illustre les tensions très vives au Lesotho au sein de l’armée, qui exerce traditionnellement une forte influence sur la vie politique du pays. Cette nouvelle éruption de violence fait à nouveau craindre pour la stabilité du petit royaume enclavé dans l’Afrique du Sud, trois ans après un coup d’État militaire raté en 2014.
Le lieutenant-général Khoantle Motsomotso se trouvait dans son bureau le 5 septembre au matin lorsque deux officiers supérieurs ont tenté de forcer le passage. Une fusillade avec les gardes du chef des armées du Lesotho s’en est suivie. Les deux assaillants auraient été tués en même temps que le lieutenant-général.
Le président sud-africain Jacob Zuma s’est dit révolté par la mort du lieutenant général, et a mis en garde contre « un schéma récurrent au Lesotho », qui a connu plusieurs coups d’État ou tentatives de coups d’État.
Cet incident survient trois mois après les élections législatives qui ont porté au pouvoir le Premier ministre Thomas Thabane. Cette transition politique a sans doute attisé les guerres de factions au sein de l’armée du Lesotho.
Réduire le pouvoir de l’armée
Avant son élection, Thomas Thabane avait en effet promis de réformer en profondeur les forces militaires Basotho, pour tenter de réduire leur pouvoir, en conformité avec les recommandations de la SADC.
Le lieutenant général Khoantle Motsomotso ne s’était pas opposé à cette idée, ce qui aurait fait monter la tension avec certains de ses hommes.
Ce n’est pas la première fois qu’un chef des armées est abattu au Lesotho. En 2015, le lieutenant général Mahao avait été tué dans l’opération qui devait conduire à son arrestation. L’ordre de cette intervention avait justement été donné par Khoantle Motsomosto.
Avec RFI