Le président libanais, Michel Aoun, a pris la décision mercredi de suspendre les séances du Parlement pendant un mois. Les députés, qui n’ont pas trouvé d’accord électoral, auraient sinon prolongé une nouvelle fois leur mandat, jeudi.
Deux fois, mais pas trois : le Parlement libanais s’apprêtait à prolonger son mandat pour la troisième fois (après l’avoir étendu de 13 mois en juin 2013 puis de deux ans et sept mois en novembre 2014), jeudi 13 avril, mais le président Michel Aoun a annoncé mercredi 12 avril suspendre les séances pour un mois, afin de l’en empêcher.
Au cours d’un discours télévisé, Michel Aoun a dit avoir pris cette décision comme l’y autorise « le texte de l’article 59 de la Constitution », qui permet au président de la République de suspendre les séances de la Chambre des députés pendant un mois sans préciser de circonstances particulières.
Pas de nouvelle loi électorale
Après les deux précédentes prolongations de mandat des députés, ces derniers ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur une nouvelle loi électorale, qui aurait dû permettre de fixer la date et l’organisation des élections législatives dans les délais constitutionnels, désormais dépassés.
Le Courant patriotique libre, parti fondé par Michel Aoun, et le parti des Forces libanaises dirigé par Samir Geagea, actuel allié du président, avaient appelé à manifester en masse jeudi dans le centre de Beyrouth, près du siège du Parlement, pour empêcher que la Chambre se réunisse et prolonge son mandat jusqu’au 20 juin 2018.
Michel Aoun a été élu chef de l’État en octobre, après deux ans et demi de vacance à la présidence et grâce à l’appui inopiné de deux de ses adversaires politiques : Samir Geagea et l’ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri, redevenu chef du gouvernement.
Avec AFP