Au Liberia, la Cour suprême a suspendu lundi 6 novembre le processus électoral. Elle a enjoint à la Commission électorale (NEC) d’examiner les recours déposés par Charles Brumskine, arrivé troisième à l’élection du 10 octobre. Selon la Constitution, la NEC a jusqu’au 22 novembre pour répondre à la plainte déposée par ce candidat. Celui-ci dénonce des fraudes massives et de nombreuses irrégularités et demande l’annulation du scrutin. Dans les états-majors des partis en lice, on reste dans l’attente des recommandations de la Commission électorale.
Pour l’équipe de Charles Brumskine, « la Cour suprême a dit le droit ». « Nous sommes maintenant assurés que la NEC, la Commission électorale, va conduire une enquête crédible sur les fraudes massives », indique Abraham Darius Dillon, le porte-parole du parti de la Liberté. Cet examen devrait permettre de rendre les résultats « crédibles » aux yeux de ce parti.
Weah toujours « confiant »
Même état d’esprit chez les militants de Joseph Boakai, arrivé deuxième de la présidentielle et solidaire des démarches entamées par Brumskine. « Le processus doit être libre, équitable et transparent », insiste Robert Kpadeh, membre de l’équipe de campagne de Joseph Boakai.
Malgré l’incertitude autour de l’issue et de la durée de ces recours, George Weah, arrivé en tête du premier tour, « reste confiant », commente son entourage. Notre candidat « prend contact avec des chefs d’Etat de la sous-région qui souhaitent que le processus aille jusqu’au bout », indique-t-on au sein de la Coalition démocratique pour le changement (CDC). Dans l’entourage de George Weah, on en a toutefois bien conscience : « Une éventuelle annulation du scrutin pourrait bien créer des débordements parmi les partisans de l’ancien footballeur », commente un membre de son équipe.
La NEC a jusqu’au 22 novembre pour examiner les recours
Lundi, la Cour suprême a ordonné à la Commission électorale libérienne (NEC) d’examiner les recours du parti de la Liberté. Cet arrêt d’une trentaine de pages « interdit » à la Commission électorale d’organiser un second tour tant que ces recours n’ont pas été examinés. En clair, la Cour reproche à la NEC d’avoir « fixé une date et préparé la tenue du second tour sans avoir au préalable examiné les plaintes faisant état d’irrégularités », lit-on dans son arrêt.
Concrètement, cela ne fait qu’allonger le processus électoral puisque la Commission électorale a jusqu’au 22 novembre pour examiner les recours. En cas de désaccord, le parti de la Liberté de Charles Brumskine dispose d’un délai de sept jours pour saisir de nouveau la Cour suprême, et la Cour aura une semaine pour trancher. A vue d’œil, tout ce processus pourrait ainsi se prolonger jusqu’au 6 décembre.
Avec RFI