ACTUSEN
Contribution

L’incompétence manifeste du ministre Alioune Sarr

Mon ami Abdoul Amith Guèye, secrétaire permanent de notre organisation, a attiré mon attention sur votre overdose médiatique de ces temps derniers dans la presse écrite, sur les plateaux de télé, comme si vous cherchiez à convaincre certains Sénégalais de ma trempe qui se sont déjà malheureusement fait une religion de votre incompétence caractérisée, de votre manque d’initiatives créatrices à diriger un ministère aussi balèze et stratégique que le ministère du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux, des Petites et moyennes entreprises.

En lisant mot par mot les attributions de votre ministère, je me suis rendu compte que vous gériez le Sénégal en miniature, car du panier de la ménagère déjà fortement Secoué par cette hausse vertigineuse des denrées de première nécessité, ce désespoir des chefs d’entreprises, cette baisse des prix des loyers non appliqués, des fruits et légumes qui pourrissent dans les Niayes et en Casamance faute de moyens de transport ou d’unités de transformation. Ce sont des échecs patents que vous cumulez, et en âme et conscience, comme vous le savez mieux que moi, quiconque échoue dans cette station ministérielle met son gouvernement dans des difficultés insurmontables qui peuvent faire sanctionner un gouvernement quelle que soit sa volonté de bien faire.

De quoi avez-vous vraiment parlé ces temps derniers ?

1/Des réformes consulaires avec une réunion de validation de la loi créant la Chambre de commerce, d’industrie et de services (CCI-SN) et ses démembrements régionaux que vous avez organisée au ministère du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des Produits locaux et des PME, le mardi 27 décembre 2016 ; puis son adoption par l’Assemblée nationale, le vendredi 27 janvier 2017 en procédure d’urgence et devant les députés que vous avez leurrés et hypnotisés comme d’habitude. Vous avez tenté de les rassurer en leur racontant des contrevérités :

Devant les députés, vous avez dit que tous les présidents des Chambres de commerce étaient présents lors de la réunion de validation, ce qui n’est pas vrai, car sur les quatorze (14) présidents régionaux, seuls six (6) présidents étaient présents dont les cinq (5) qui sont en très mauvaise posture à qui vous avez offert une virginité consulaire en les maintenant en toute illégalité ; mais plus grave, en leur permettant de revenir par la fenêtre pour briguer encore les présidences CCIA malgré le nombre d’années passées à ces stations sans aucun résultat palpable. Le reste du groupe présent à la réunion était composé de personnes inconnues au niveau du secteur privé sénégalais que vous avez conviées pour faire du complément d’effectifs, sauf que cette fois-ci, vous vous êtes gouré car nous sommes pas sur un terrain politique mais plutôt technique et cartésien.

Devant les députés, vous avez encore dit :

En plus, « les mandats des Chambres de commerce des 14 régions ont expiré depuis le 31 décembre 2016 » ; un vide juridique, une illégalité qui a justifié la procédure d’urgence de cette loi.

Là aussi, vous avez omis de leur dire la vérité et c’est fait à dessein. Il fallait plutôt dire aux honorables députés que c’est suite à votre refus manifeste d’exécuter des décisions de justice malgré leurs transmissions par l’agent judiciaire de l’Etat, à deux reprises, des arrêts rendus par la cour suprême annulant et demandant la reprise des élections dans cinq sous sections qui nous étaient favorables. Vous êtes resté imperturbable, préférant torpiller et vous immiscer sans retenue dans le pouvoir judiciaire (courrier N*0377/MEFP/AJE/SP) en date du 26 mars 2015, pour vous dire qu’il n’y a jamais eu de vide juridique. Vous avez abusé de votre pouvoir et rien d’autre. C’est du sabotage administrativement parlant. Il ne peut y avoir de l’illégalité dans un Etat qui respecte la séparation des pouvoirs ; il se trouve que vous avez un problème avec la vérité. Ici, nous sommes dans un domaine technique et cartésien ou le mensonge n’est pas permis comme en politique.

En maintenant, en toute illégalité des présidents dont leur mandat est arrivé à expiration depuis le 31 décembre 2016, vous avez encore raté, par votre manque d’expérience et votre carence sur le plan administratif, de faire l’état des lieux des institutions consulaires à l’échelle nationale par des commissaires aux enquêtes économiques, en attendant d’aller à de nouvelles élections, car vous ne pouvez par réformer des institutions de manière aussi légère comme ce que vous êtes en train de faire, sans procéder à un état des lieux. Nous faisons partie de ceux qui pensent que les institutions consulaires peuvent bien marcher sans votre immixtion au quotidien.

De toutes les façons, nous vous attendons de pied ferme avec le décret d’application qui connaîtra le même sort que le décret 2014-47, pour vous confirmer que vous avez réussi, sous votre magistère au ministère du Commerce, à ôter au gouvernement l’accompagnement dans son PSE par un secteur privé fort dans son cadre institutionnel, devant l’inexistence de ce même secteur privé dans son cadre organisationnel patronal quasi inexistant. Il n’y a pas à jubiler faute de résultats palpables.

2/Venons-en maintenant à la pénurie du riz et à la hausse des denrées de première nécessité. En ce qui concerne le riz indien que vous avez promis à cette fin du mois de février 2017, nous avons en tant qu’organisation patronale demandé des renseignements sur les cargaisons de riz en provenance de l’Inde pour le Sénégal, il n’y en a pas et là franchement, vous nous prenez pour des demeurés. Non seulement vous avez dépassé les bornes, mais vous les avez aussi cassées.

Ceci traduit votre méconnaissance des montages financiers pour importer du riz avec l’opération bancaire qu’est la TIERCE DÉTENTION qui y sied, car ce sont des opérations bancaires trop risquées qui mobilisent des milliards et qui, en cas d’échec, font couler des banques et des hommes d’affaires. Messieurs Moustapha Tall et Bocar Samba Dièye ne me démentiront pas. Mais vu la légèreté avec laquelle je suis tenu d’éclairer votre lanterne afin que vous vous ressaisissiez, c’est quoi la tierce détention ? 

La tierce détention est un contrat tripartite entre :

  • Le porteur des fonds (banque, créancier gagiste, financier),
  • L’exportateur ou emprunteur, le tiers détenteur, désigné pour le dépôt, la garde et la conservation du stock de marchandises.
  • Les marchandises sont mises en gage en faveur du porteur de fonds pour sécuriser une facilité de crédit qu’il accorde à son client.
  • La tierce détention génère un certain nombre d’avantages pour les différentes parties impliquées :
  • Pour le porteur de fonds :
  • Sécurise et garantit la transaction financière
  • Lui assure un état en temps réel et un suivi des stocks, à l’entrée et à la sortie des marchandises

Pour l’exportateur :

  • Gage d’obtention d’un financement le plus économique
  • La marchandise déjà stockée reste disponible à tout moment, pour être libérée aux meilleurs cours du marché.

Pour le porteur de fonds et l’exportateur :

  • Le tiers détenteur est une partie neutre et indépendante
  • Il offre une assurance « tierce détention » offrant toutes les garanties.

En confirmant ce 5 février 2017 devant tous les Sénégalais à la RTS que le riz va arriver à cette fin du mois de février 2017, alors qu’il n’est même pas encore récolté, décortiqué, ensaché (30 à 45 jours), transporté vers le Sénégal par bateau (entre 25 et 40 jours) en plus de l’opération bancaire et de mise en entrepôts fictifs (45 jours), cela veut dire que toute cette opération va durer entre 4 et 5 mois.

Mais bon, puisque le ridicule ne tue plus dans notre pays ! Mais dites-vous bien qu’il y a des gens qui ont de la matière grise pour réfléchir et non de petites cervelles comme vous le prétendez, sinon comment devons-nous interpréter votre sortie ?

Plus grave encore, je ne savais pas que vous étiez un adepte de la gabegie, du détournement de deniers publics, de détournement d’objectifs de véhicules de service mis gracieusement à votre disposition par le peuple, pour faire votre travail à des fins familiales. Par ricochet, vous utilisez le carburant du peuple à des fins personnelles, ce qui constitue un détournement de deniers publics.

Dans ce cas, vous devez être traduit devant le tribunal. D’après le Syndicat national des Agents de l’Administration du Commerce (SYNACOM) qui a fini de constater votre attitude incommodante en tant que Ministre de tutelle qui annihile de plus en plus tous les efforts consentis au quotidien pour abréger la souffrance des populations, je viens de comprendre pourquoi votre agent M. Khalifa Ndiaye a affrété un taxi après avoir opéré une saisie de marchandises chez une de mes connaissances sur l’avenue Georges Pompidou (ex William Ponty).

En guettant votre moindre sortie la prochaine fois pour répliquer sèchement, dites-vous bien que vous n’êtes pas à votre place, et que tous les efforts déployés par le gouvernement pour abréger la souffrance des populations dans leur vécu quotidien n’auront malheureusement pas de répondant crédible, et que tous les efforts que nous déployons de manière collective pour le PSE sont anéantis à cause de votre apprentissage dans le ministère qui nous gère. Malheureusement, le quota de votre parti AFP que les Sénégalais n’ont pas porté au pouvoir où les incongruités dans ses démembrements infestés de militants récompensés commencent à nous pomper le système nerveux.

Rupturement vôtre

Sobrement vôtre

Vertueusement vôtre

Birane Yaya Wane

Président du Conseil National des dirigeants d’entreprises (CNDES) INNOVATION-CROISSANCE

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