Comme annoncé la semaine passée, l’Olympique de Marseille a bien changé de main, lundi 17 octobre, après 20 années de gouvernance assurée par la famille Louis-Dreyfus. Le club phocéen est désormais la propriété de l’Américain Frank McCourt.
L‘Amérique ancrée dans le Vieux Port, c’est désormais du concret : lundi 17 octobre, l’Olympique de Marseille est officiellement passée aux mains de son nouveau propriétaire, l’Américain Frank McCourt. Le club entre ainsi dans une nouvelle ère après 20 années de gouvernance assurée par la famille Louis-Dreyfus.
Comme un symbole, cette transition aura donc eu lieu six jours avant le déplacement de l’OM au Parc des Princes, dimanche 23 octobre, pour y défier le Paris SG. Un vieil ennemi qui ne joue plus dans la même catégorie depuis son passage sous pavillon qatari à l’été 2011.
Lundi, le « closing », bouclage des négociations exclusives entamées le 29 août par McCourt avec Margarita Louis-Dreyfus (« MLD »), l’ancienne propriétaire, s’est signé à Paris, loin de l’agitation du Vieux Port et sans le nouveau président, Jacques-Henri Eyraud, qui était déjà au siège du club pour commencer les grandes manœuvres.
Deux décennies de hauts et de bas
L’ère Louis-Dreyfus, inaugurée par Robert en 1996 et poursuivie par son épouse à sa mort, en 2009, se clôt ainsi après 20 ans de montagnes russes.
L’OM a plusieurs fois risqué la relégation, pas plus tard que l’an dernier, et a trempé dans des affaires judiciaires, celle des comptes de l’OM hier, celle des transferts douteux demain. Il a aussi remporté quelques titres, celui de champion de France en 2010 et trois Coupes de la Ligue de rang (2010-2012). Pas assez cependant pour que les supporters tirent un bon bilan de cette ère.
Quelques traits de plume y ont mis fin lundi. Si les deux parties ne veulent pas communiquer sur le prix, la somme de 45 millions d’euros a beaucoup circulé. Mais les chiffres les plus importants aux yeux des suiveurs de l’OM sont ceux de l’investissement : combien « l’Américaing » mettra-t-il dans le recrutement ?
Une révolution à venir ?
Dans une interview au journal La Provence, McCourt avait expliqué que « cela aurait du sens » de frapper un premier coup sur le mercato d’hiver, histoire d’étancher la soif des supporters, qui attendent les Papin ou Drogba de demain.
Avant de s’attaquer au terrain, la nouvelle équipe va toucher aux structures et, d’abord, chercher à s’entourer de ses propres hommes. L’attelage McCourt-Eyraud, conseillé par l’avocat Didier Poulmaire, a besoin en priorité d’un responsable du business pour succéder à Corinne Gensollen, partie chez Intersport, et d’un directeur sportif. Ce dernier pourrait être Luis Campos. Le Portugais a fait de l’excellent travail à Monaco, grâce à son flair de recruteur et à ses réseaux.
Sa venue pourrait entraîner le départ, ou le recul d’un échelon, du Belge Gunter Jacob, arrivé cet été. Ce dernier n’est « pas préoccupé » par la possibilité de sauter, assure-t-il à l’AFP : « Si j’ai peur de ce qui va arriver, je ne peux pas faire mon boulot. »
Passi déjà menacé ?
De toute façon, « la décision n’est pas entre mes mains, lâche Jacob. J’ai des projets, j’ai lancé des idées pour l’avenir. Je suis là maintenant, pour aider l’OM à progresser, je pense que je suis capable de le faire. »
Le poste de l’entraîneur Franck Passi est à peine plus solide. L’arrivée d’un technicien plus réputé que l’ex-adjoint devenu numéro un pourrait s’opérer cet été, à moins que Passi ne laisse l’OM en fâcheuse posture au classement à la trêve hivernale.
Ses surnoms sur la Canebière en disent long : « El Local » ou « El Low-Cost », références ironiques au « El Loco » de l’ex-entraîneur adulé Marcelo Bielsa.
Pour sa défense, Passi fait valoir qu’il est « arrivé dans un moment très difficile » et souligne « qu’on a construit une nouvelle équipe avec un budget bien moindre ».
Pour lui, il n’est « pas concevable » de repasser adjoint, explique-t-il à La Provence : « Si demain je ne suis plus entraîneur de l’OM, j’essaierai de trouver un club où je pourrai m’exprimer. »
Si Passi est en sursis, l’équipe transitoire mise en place par MLD quand elle a retiré le club des mains de Vincent Labrune, ancien président controversé, va elle s’en aller à coup sûr, le président Giovanni Ciccolunghi en tête.
L’Italo-Suisse « Cicco » rejoint la galaxie des éphémères présidents olympiens, avec Hamlet Setta (avril-juin 1981), Pierre Cangioni (décembre 1994-janvier 1995), Jean-Michel Ripa (février-juin 1995) ou encore le maire Jean-Claude Gaudin (juin-juillet 1995). Eyraud, lui, devrait vraisemblablement pouvoir régner un peu plus longtemps.
Avec AFP