A quelque huit mois de la présidentielle, le moins que l’on puisse constater est que l’opposition, par-delà ce qu’elle veut faire croire à travers des menaces, des accusations jamais assorties de preuves tangibles et une orgie de propos criticistes à tout crin, râpées sur toutes les aspérités contestataires sur tout et rien, se situe sur le terrain de ses propres peurs, des suspicions schizophréniques et de faxe news indécents.
Ce sont là de vieux fonds de commerce électoraux connus et maintenant moisis. Mais là, ils sont devenus affligeants déjà en apparaissant sous la forme trop subjective pour emporter des adhésions, parce que centrés à outrance sur la personne deMackySall, intuiti personae. Pas même du Président de la République. Pas sur son programme. Pas sur le Plan Sénégal Emergent. Pas sur ses politiques sociales et économiques.
Que constate-t-on depuis l’entrée prématurée de certains candidats à la présidentielle de 2019 ? L’exhibition jusqu’au ridicule, qui décidément ne tue pas, d’une rhétorique politique bordée de critiques et de diatribes visant uniquement et seulement l’homme MackySall, inti-personae. On trouve là une sorte d’exonération trop facile, puisque d’une superficialité assourdissante, à décliner un projet de société qui prétendeau moins de constituer une alternative crédible au Plan Sénégal Emergent.
Depuis qu’il a décidé de quitter les lambris dorés de l’hôtel Saint-James de Paris pour quelques incursions en campagne pour plagier la démarche de MackySall à l’époque, Idrissa Seck, ne s’est jamais essayé au registre d’une anatomie objective des réalités, actions et activités qui «vertèbrent» le Plan Sénégal Emergent (PSE), les transformations structurelles de l’économie sénégalaise quesoustendent ce plan et les bénéfices sociaux qu’il produit surtout au niveau des couches les plus vulnérables, notamment dans le monde rural longtemps laissé à une préhistoire d’exclusion et d’enclavement séculaire.
Toujours lucides et réalistes au moment du choix dans les urnes, les Sénégalais qui ne sont point dupes, perçoivent dans les discours et les promenades d’une campagne électorale prématurée d’Idrissa Seck, les cicatrices toujours ouvertes, non encore guéries de l’obsessionnel quatrième président de la République. Chez Idy, 4 a fini par être égal à 5. Quand la tyrannie de l’obsession tyrannique s’accommode d’une arithmétique des contraires et des contradictions !
Idrissa Seck et tous ceux qui, du bout de la langue, soutenaient Khalifa Sall, et le feignent encore continuent allègrement, à s’investir pour leur ambition présidentielle. Justepour ne pas se faire épiler, alors que, au fond d’eux-mêmes, comme cela fonctionne dans les non-dits de leurs discours, ils en ont marre de tenir la chandelle pour éclairer le chemin de la présidentielle à un homme dans les obscurités d’une caisse d’avance que l’on a cherché à rendre noire avec paradoxalement des fausses factures. Alors même que la gestion d’une caisse est insusceptible de la moindre justification.
N’est-ce pas Idrissa Seck lui-même qui en avait fait un des argumentaires de taille pour justifier des milliards dissipés en pleine bataille sur les fameux chantiers de Thiès contre le Président Wade. Aujourd’hui, à la faveur d’une ambition présidentielle, le fameux film «Lui et moi» a été rembobiné, Wade étant subitement redevenu à ses yeux une icône à célébrer. Alors, on comprend aisément pourquoi cette répétition jusqu’à l’extinction vocale qui n’est pas celle du fameux soleil de Idrissa Seck se transforme en un festival d’impudeur sur fond de comédie du sauveur du peuple, on ne sait d’ailleurs de quel déluge.
En écoutant tous les candidats déjà déclarés à la prochaine, y compris ceux qui ont la faculté olfactive inouïe de renifler l’odeur du pétrole et du gaz à des milliers de kilomètres sous la terre et à la frontière avec la Mauritanie, on constate combien le fantasme peut être une tragédie pour ceux qui la portent.
Au Pds aussi s’abîmer à tenir la chandelle à un Karim Wade dans son « exil » doré à Doha est devenu une doxa électorale d’une insoutenable légèreté, un évident supplice politique pour certains souteneurs de sa candidature virtuelle, «warshapée» ou «Facebookée ». Pas besoin de recourir aux services d’une psychanalyste pour décrypter les actes manqués qui s’invitent dans les échappées gestuelles et oratoires de certains de ses partisans, chaque jour de plus en plus désabusés. Et dire qu’il y a encore de responsables libéraux et d’autres de partis éternellement en attelage qui se détruisent à faire le boulot pendant que le « prince » se la coule douce à Doha !
LE SENEGAL N’EST PAS UNE «REPUBLIQUE DE CONS » !
Ce n’est pas seulement cette posture infamante qui désespère. La candidature virtuelle de Karim Wade-les NTIC ne cessent de faire des miracles et des mirages !- en faisant refluer dans notre présent et nos présences les images de naguère de son règne de demi-dieu, maître du ciel et de la terre, nous prend aujourd’hui pour des habitants d’une «République de cons ». Cette expression n’est point forte, tellement les coups de bluffs, les tentatives d’épatement et autres séductions par le bonnet de Fez et le caftan d’un blanc immaculé, les enfarinements et autres prestidigitations du candidat raté à la formule de vice-présidence récusée par le peuple sont d’une hallucinante injure à nos mémoires.
Comment oublier les expéditions punitives contre les organes de presse-surtout ceux qui en ce temps-là empêchaient le prince, décrété le plus intelligent et le plus travailleur que tous les Sénégalais réunis, comme l’avait osé soutenir son père de Président-, de tourner en rond ou de prendre le large de la dévolution monarchique du pouvoir ! Il y a eu le fameux et fumeux Plan Takkal qui avait allumé des obscurités, produit des délestages intempestifs et des émeutes populaires, les nébuleux financements d’infrastructures routières et aéroportuaires, les «Lembeul » de milliards comme les 5 milliards qui avaient pris la route éphémère de l’océan à bord du bateau Musika, les virées à travers les cieux à bord d’un Jet privé. Autant de pratiques éloignées de l’éthique de l’Islam et des illustres hommes qui l’ont incarnée et que Karim Wade évoque et convoque. Si de telles pratiques avaient une vertu, elles n’auraient pas fini par surchauffer les rages populaires à l’époque. Tout cela, un vieux souvenir aujourd’hui ?
De la maison hantée de l’opposition, habitée par des âmes en errance et en dissonance, on ne veut montrer à l’opinion que la devanture. L’affichage. L’enflure verbale. En attendant que les nuits des longs couteaux dévoilent les diables dans la maison. En effet, à l’intérieur de cette demeure qui se fissure déjà, que d’évidences traumatisantes ! Que de narcissismes ! Que d’égocentrismes. Que d’hypertrophies de personnalités imbues d’elles-mêmes ! Que d’adorations sectaires. Que d’exhibitions populistes !
Bien du mal et de la peine qu’ils auront à s’extirper de la gangue de la ruse, de la surdité et de la myopie politiques pour maintenant jouer la partition d’un divorce pourtant déjà congénitalement inscrit dans la naissance et la vie de coalitions aux egos présidentiels surdimensionnés et irrépressibles.
Pourtant, il n’y a rien de délictuel, au contraire, cela fait partie de la République des valeurs, à avouer les qualités et les talents de l’adversaire car en démocratie, c’est un sens de la hauteur, une posture qui n’avilit pas.
S’il n’y avait pas une croissance soutenue et forte, le gouvernement n’aurait eu comme seule alternative que de faire les poches aux ménages au lieu d’investir dans des projets à fortes plus-values sociales. Il est injuste de faire porter au Président MackySall toutes les difficultés économiques et sociales non encore résolues et auxquelles pourtant il faut admettre qu’il s’y attaque avec courage et ténacité. Car il a eu à faire face et fait toujours face aux conséquences de 12 années d’une calamiteuse politique de gabegie économique et financière.
Il est aisé de constater, en dépit des clameurs politico-médiatiques, que le souffle démocratique manque surtout du côté de l’opposition, du moins chez certains d’entre eux qui s’arc-boutent, s’enlisent dans leur refus de participer au dialogue inclusif et préparent la stratégie de la terre brûlée face à une inéluctable défaite.
Est-ce donc une infamie politique que de reconnaître et d’admettre que le Sénégal sous MackySall est en meilleure situation, grâce à une volonté politique qui s’exprime à travers des réformes économiques structurelles, une nouvelle carte scolaire et universelle, la Couverture maladie universelle, le PUDC, les Bourses familiales, le Promovilles? Pourquoi se faire du torticolis en s’épuisant à détourner la tête des réels résultats honorables enregistrés dans ces domaines à fortes incidences sociales ? En quoi il est dévalorisant de reconnaître les pépites d’espoir que renferme une politique de décentralisation dédiée à un meilleur équilibre territorial qui, au fond, participe d’une rupture salvatrice d’avec l’héritage français du jacobinisme grâce à des pouvoirs régionaux et communaux voués à être plus démocratisés et plus autonomes ?
Les candidats qui empoisonnent les médias ont été pourtant au cœur de la gestion de l’Etat. Ils font motus bouches cousues sur le bilan de leur participation en optant comme projet de société la personne même du Président Macky Sall. A défaut de s’attaquer à son programme, ils ont choisi l’enfumage verbal assorti de quelques pincées populistes et démagogiques. Une idée déjà d’une campagne électorale du sordide et de l’invective qu’ils serviront aux Sénégalais, exercice inopérant auquel ils s’étaient livrés lors du référendum. Ils s’attaqueront à lui, à sa femme, à sa famille avec une munition d’injures, d’insultes et autres insanités. A défaut de dire à quelle sauce programmatique ils mangeront les Sénégalais, il ne leur reste que ces infects ingrédients.
Par Soro DIOP