L’euphorie de départ aura, finalement, accouché d’un abattement généralisé. Pour cause, en raison de la kyrielle de couacs notés au sein de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD), inauguré le 07 décembre 2017, l’Union des acteurs du fret Import, composée de transitaires, de représentants de Compagnies aériennes, de manutentionnaires, entre autres, a décidé, au terme d’une réunion tenue, ce lundi, de boycotter, prochainement, le fret import dans le nouvel Aéroport.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’Union patronale des mareyeurs et exportateurs de fruits et de légumes du Sénégal entend danser le tango avec l’Union des acteurs du fret import. A l’origine de leurs frustrations : les conditions de travail primitives dans lesquelles, le Groupe Telyum les plonge, a appris Actusen.com de sources proches de la colère collective de ces acteurs du nouvel Aéroport.
Les « maquisards » en conférence de presse, ce mercredi, pour parler aux Sénégalais
En effet, les membres des deux Unions sont parqués dans des bâches cloisonnées avec du contreplaqué, qui sont pires que des abris provisoires qu’on retrouve dans bien des écoles élémentaires du Sénégal.
«Et ces bâches cloisonnées avec du contreplaqué, d’une superficie de 10 mètres carrés, sont si mal faites que quand l’on est dans un abri provisoire, l’on entend tout ce qui se dit et se fait dans l’autre abri d’à-côté. Bref, tout a été fait pour ne point garantir le sceau de la confidentialité », selon toujours les sources de Actusen.com.
D’une superficie de 10 mètres carrés, sans le sceau de la confidentialité, les bâches cloisonnées avec du contreplaqué, qui ressemblent à des poulaillers, sont facturées à prix d’or.
Mais ce n’est pas seulement le manque de confort, qui vampirise l’existence de l’Union des acteurs du fret et de l’Union patronale des mareyeurs et exportateurs de fruits et de légumes du Sénégal. Car il y a pire : non seulement ces abris qui ressemblent à des poulaillers sont facturés à 10 mille francs, le mètre carré, par mois. Mais aussi, les exportations sont facturées à des prix insoupçonnés.
Alors, avec ce mouvement d’humeur en vue, mieux vaut le dire, tout de suite : le résultat se passera de commentaire, si l’Etat ne prend pas les décisions idoines pour redonner vie et envie aux acteurs de l’Union du fret et de l’Union patronale des mareyeurs et exportateurs du Sénégal. Dans la mesure où le Hub aérien risque d’en être plombé, au profit de certains Aéroports de la sous-région comme ceux du Mali ou de Gambie.
Lors du Conseil interministériel du 31 octobre, il a été, pourtant, dit que le Cargo village allait être livré le 21 novembre. Mais que nenni !
Or, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le Groupe Telyum s’était, lors du Conseil interministériel du 31 octobre présidé par le Premier ministre, Boune Abdallah Dionne, et organisé dans la perspective de l’inauguration de l’AIBD, engagé à livrer le Cargo village, le 21 novembre dernier. Une promesse qui a, finalement, fondu comme beurre au soleil. Aussi, la zone fret reste-t-elle aujourd’hui plus qu’hier à Yoff.
Au même moment, ce sont les Entreprises turques qui se frottent les mains. Elles, qui, du fait de leurs affinités avec les responsables de la Direction générale de 2AS, parviennent à faire du fret. D’ailleurs, ce sont elles qui ont, selon toujours les sources de Actusen.com, réparé le rayon X qui n’était pas encore fonctionnel à l’AIBD.
Pour ceux qui ne le savent pas, le Groupe Teyliom, investisseur de référence en Afrique de l’Ouest, est spécialisé dans l’immobilier. Mais, avec le soutien opérationnel de Swissport, il s’est engagé dans l’assistance aéroportuaire et le traitement du fret aérien.
Ndèye Aminata Diaham (Actusen.com)