« La taille d’une déception est souvent proportionnelle à l’attente qu’on porte à la personne » (Madiou Diallo). D’autre part, « plus l’espérance est grande, plus la déception est violente » Franz-Olivier Giesbert),
Le chef de l’État Macky Sall a été démocratiquement bien élu en 2012, la discussion ne porte nullement sur cela, mais sur sa capacité à exercer la charge confiée. C’est pourquoi, huit mois paraissent trop long au regard du nombre d’années qui vient de s’écouler. Républicains, démocrates et légalistes nous ne remettons aucunement en cause sa légitimité, mais sommes inquiets de ses qualités de gaffeur reconnu (le dessert de ses amis français en est un exemple), et légitimement nous redoutons la prochaine gaffe.
Sans minorer le fait qu’il ait fait campagne, en allant à la rencontre des sénégalais des villes et des profondeurs, il s’est vu propulsé (électoralement parlant) président de la République en 2012, à la suite d’événements de circonstances. Entre autres, le rejet populaire du président Wade, et la décision de certains leaders politiques à ne battre campagne (boycott).
De plus, le Sénégal est souvent qualifié de pays du verbe, et de la dialectique. C’est sans doute pourquoi, ses partisans ont habilement usé du fait qu’il est né après l’indépendance, comme argument (très efficace) de marketing politique. Mais encore, nous avons été pris dans le piège de notre propre philosophie, et de nos artifices de communication, à moins que cela ne soit une amnésie collective, ou une naïveté excessive. Ainsi, il a, très subtilement, su nous faire adhérer à son discours enrobé de sensibilité et de vérité, par des éléments de langages, notamment :
– la partie avant le parti ;
– une gestion sombre et vertueuse ;
– mon mandat sera de cinq ans ;
– ou encore jamais mon frère ne sera nommé par décret.
Lorsqu’une personne prône la vertu, elle ne peut se dédire continuellement. Car, le respect de la parole donnée est le premier gage de confiance dans les rapports humains, comme dit l’adage « on lie les taureaux par les cornes, et les humains par la parole ». Donc, la parole donnée est le ciment de nos relations, et de toute confiance mutuelle, sans laquelle, nulle société ne peut fonctionner harmonieusement, et paisiblement. Dommage, Macky Sall le premier des sénégalais durant son septennat n’a eu de cesse de renier ses engagements.
Lorsque, les valeurs se perdent le sacré prend un sérieux revers, car des considérations matérialistes vont s’en substituer, faussant et annihilant les repères de la société. Parce que, ne se fondant, ou ne se basant que sur un modèle de société, du plus offrant, du plus tricheur, ou du plus trompeur, d’où le règne de l’imposture élevée en référence sociétale. Ce mode de vie qu’a voulu implicitement nous faire avaliser, ou cautionner Macky Sall n’est pas nôtre.
Ainsi, nous ne pensons pas qu’en moins de huit mois, le Chef de l’État puisse changer de paradigme politique. Pour définir et mettre en place autre chose qu’il a eu à faire pendant plus de six ans, donc, il ne pouvait faire que ce qu’il a fait. Et comme dirait le président Idrissa Seck, en parlant de Macky Sall « il peut peu ». Autrement, l’incapacité ne se corrige pas, ou ne se rattrape en moins de huit mois. Comme le « bail » pour soulager nos maux, rehausser notre niveau de vie, alléger nos souffrances, ou rendre notre condition d’existence meilleure va arriver à terme. Lui faire de nouveau confiance, avec son indicible incompétence, c’est porter gravement atteinte aux destinées du pays.
La priorité de Macky Sall, comme d’ailleurs du futur président de la République, devait/devrait être le social, bien que passé souvent sous silence, le Sénégal est pourtant assis sur une poudrière en sommeil. Donc, toutes les actions devraient converger pour venir en aide, et à satisfaire au minimum les besoins des populations. Macky sall a compris le contraire en essayant de se satisfaire, et de satisfaire les siens pendant son septennat. Et, l’affaire Mame Mbaye Niang en est la triste illustration, avec des milliards de francs détournés du programme PRODAC. Malgré l’énormité du chiffre, ce scandale n’est pourtant qu’une petite pièce du puzzle des détournements, dont les membres de l’État APR et ses acolytes s’activent à battre des records. Les audits après les élections présidentielles de l’année 2019, nous édifieront, bien évidemment une fois Macky Sall vaincu.
Faire partir démocratiquement Macky Sall en 2019 du pouvoir est une nécessité absolue, pour la restauration de l’État de droit, et de la démocratie mais encore, de l’ensemble des valeurs qui fondent notre société, et pour le plagier pour la mise en place d’une réelle politique de « gestion sobre et vertueuse » de deniers de l’État. En 2019, l’équation sera simple le garder, pour continuer à souffrir, et à périr lentement, ou se débarrasser de lui, pour vivre décemment, et retrouver notre dignité.
Macky Sall a un bilan globalement négatif, et quel que soit le secteur étudié, ou analysé. Sa seule limite est celle à laquelle il n’a pas pensée, ou n’a pas réfléchie. Et si nous ne lui faisons pas sentir notre refus, et lui montrer notre détermination, que vaudra notre engagement pour servir demain nos compatriotes. C’est pourquoi, au nom de la démocratie, de l’État de droit, et de la défense de valeurs qui régissent notre pays, nous ne pouvons simplement subir, pour le laisser nous imposer son « diktat ».
Pour conclure, nous reconnaissons bien volontiers, une durée d’attente de de huit mois, surtout avec le temps déjà écoulé, est insignifiante. Cependant, ses déclarations à l’emporte pièces ne sont pas de nature à lui faire trop confiance. Tout comme, sa gestion très chaotique du pays, vu le volume de la dette publique 5911,9 milliards de francs CFA, au troisième trimestre de l’année 2017 (source Bulletin Statistique de la dette publique du Trésor public). Et, étant atteint de mégalomanie, le risque d’obérer gravement les finances de l’État, n’est pas à exclure, avec ses investissements plutôt somptuaires, et sa volonté à vouloir toujours faire plaisir à ses amis français.
Aussi, avec les élections présidentielles qui vont arriver, pour les gagner la politique du porte-monnaie grandement ouvert, pour acheter les votes des électeurs est fort probable, et cela à un coût.
Daouda NDIAYE
Rewmi France