Il y a quelques jours, nous nous émouvions de la disparition tragique de l’étudiant Fallou Sène.
Il y avait de quoi en effet, car rien de ce que ces étudiants vivent ne nous est étranger. Nous avons arpenté avant eux les couloirs de l’université, et vécu les affres d’un campus surbondé où le clandotage régnait en maître, ce qui constituait une motivation supplémentaire pour réussir l’examen de passage dès la session de juillet, pour être à peu près sûrs d’être logés.
Je suis retourné dernièrement à l’université, comme en pèlerinage au Pavillon A, pour voir ce que sont devenues les chambres où je créchais durant mon séjour en ces lieux de savoir et de formation austères.
Dès que la porte de mon ancienne chambre me fut ouverte, je reculai rapidement pour éviter l’odeur de promiscuité moite qui déboula pour m’accueillir.
Les pavillons étouffent à cause du surpeuplement. Les étudiants vivotent en effet dans des conditions exécrables et le pavillon A, à l’instar certainement des autres pavillons est non plus fortement surpeuplé, mais densément et dangereusement surpeuplé !
Au campus pédagogique la situation est pire. Rien qu’à la Faculté de lettres de l’Ucad, ils sont 14700 étudiants !
C’est donc dire qu’il y a urgence, pour non pas sauver l’année universitaire, mais reformer le système et l’inscrire durablement dans la perspective de la performance, pour anticiper sur les futurs enjeux qui nous assaillent déjà et qui ont pour noms compétitions, maitrise de savoirs nouveaux, formations aux métiers du futur.
Nos universités ont besoin de se renouveler, et de repenser leurs rôles pour se réinventer une nouvelle vision capable de porter l’ambition de notre pays qui souhaite accéder à l’émergence et se positionner parmi les leaders non plus seulement diplomatiques, mais technologiques et économiques d’une Afrique qui représente le futur de l’humanité désormais.
Le Président Macky Sall a constaté l’urgence. Il était temps.
Il s’est rebiffé. Et son engagement vient à son heure. Mieux vaut tard que jamais en effet.
Je salue sa détermination. En effet, il est des situations où seuls la volonté et l’engagement permettent d’agir immédiatement, tout en gardant la lucidité de penser au futur proche afin de prendre les décisions responsables non plus pour régler seulement les problèmes ponctuels, mais pour repenser dans ce cas précis toute la politique en matière d’ enseignement supérieur, et inscrire définitivement le Sénégal au firmament des temples du savoir et de l’excellence, en réhabilitant par-là la vocation première de nos universités, dont le leadership aura souffert jusqu’à présent de la détérioration des conditions d’enseignement-apprentissage,.
Les étudiants en sont les premières victimes.
Les dysfonctionnements aux conséquences tragiques qui ont abouti à la mort hélas évitable de l’un des leurs doivent être jugulés une bonne fois pour toutes.
Le Président Macky Sall, en décidant il y a quelques temps de convoquer un Conseil présidentiel sur l’Enseignement supérieur avait manifesté solennellement sa volonté de parachever ses actions pour doter le Sénégal d’un enseignement de qualité, par la définition d’une orientation stratégique de nature à changer le visage de notre pays, en l’inscrivant résolument dans l’ère de la maitrise des savoirs et des savoirs faires nécessaires à la valorisation de nos potentialités pour un décollage réussi vers le développement
Saluons dans ce cadre la redéfinition de la carte universitaire, avec les nouvelles universités qui vont ouvrir dès la rentrée prochaine.
Ces dispositions étaient antérieures aux éléments que nous venons de vivre. Elles n’en sont que plus louables encore.
Et elles démontrent à suffisance la volonté du président Macky Sall d’ancrer la recherche du savoir, par un enseignement supérieur de qualité, au cœur de sa politique de développement du Sénégal.
C’est pourquoi les mesures vigoureuses et hardies qu’ils vient de prendre pour l’amélioration des conditions de vie des étudiants me vont droit au cœur.
J’exprimais ma vive émotion devant la manière dont les étudiants frustrés vivaient le retard dans le paiement de leurs bourses, et j’en expliquais la raison.
Tout comme le salaire, la bourse est sacrée en effet.
Pour nous qui avons fréquenté l’Université au moment où les premières réformes vigoureuses étaient mises en place, quand l’ancien système prenait fin et que les nouvelles dispositions supposées être basées sur le mérite étaient en train d’être mises en place pour privilégier ce critère dans l’attribution des bourses et la délivrance des logements universitaires, nous pouvons dire clairement que personne parmi les présidents précédents n’aura fait plus et mieux en matière de prise en charge des étudiants, par le relèvement du taux de la bourse et de l’aide couplé à la baisse significative des tickets de restauration que le Président Macky Sall !
Ajoutons à cela le renforcement de la politique d’augmentation de la capacité d’accueil des universités, et nous constaterons véritablement qu’il y a de quoi saluer vigoureusement cet engagement du Chef de l’Etat, du Président de la République, sans autre considération que celle d’un citoyen qui constate qu’un problème est en train d’être réglé, comme il le faut.
Cela est d’autant plus méritoire que notre enseignement supérieur fonctionne d’une manière unique en son genre dans toute l’Afrique.
En effet le Sénégal est l’un des seuls pays au monde où l’obligation de scolarisation au niveau supérieur de tous les bacheliers pèse sur les épaules de l’Etat, qui contracte avec des établissements privés de formation pour y prendre en charge la formation des étudiants n’ayant pas de places dans les universités publiques !
En plus de verser selon leur mérite, une bourse ou une aide à ces étudiants déjà pris en charge au niveau de la scolarité.
Nous supportons tous la facture que cela représente pour l’Etat.
Nous devons alors être tous à la hauteur de ce que représente cet enjeu, et contribuer ensemble à la recherche d’une paix définitive dans nos franchises universitaires.
Il y a des questions souveraines qui engagent l’avenir de notre nation et qui commandent que nous agissions lucidement et objectivement ensemble, en dehors de tout clivage politique, surtout que nous affirmons les uns les autres que nul n’a le monopole du patriotisme.
Il se suffit plus de le proclamer, dès lors que l’avenir du pays est en jeu, il faut le montrer, et le démontrer.
Saluons-en cela la contribution spontanée du crooner de nos années d’étudiants, figure charismatique au même titre que Thérèse de nos années estudiantines, Oumar Pène.
Son engagement renouvelé aujourd’hui aux côtés du Président Macky Sall pour nos frères est un signal fort pour nous.
Retournons à l’université. Et donnons à nos frères ce que nous avons reçu de meilleur de notre pays, un savoir-faire, des compétences et des qualités humaines dont ils ont besoin, et pour la transmission desquels nous ne devrions nullement être intéressés.
C’est en cela que nous serons véritablement les leaders que nous revendiquons, et les modèles que nous souhaitons offrir en repères à nos frères saisis plus par l’incertitude du futur que par une défiance envers les autorités qui expliquerait leur radicalisation, réelle ou supposée.
Le Président Macky Sall a agi en Président. C’est ce que nous attendions de lui.
Mais les actes qu’il vient de poser en faveur de la communauté estudiantine prouvent à suffisance que c’est le cœur de l’étudiant qui s’est vu en les visages de ces jeunes sénégalais responsables et déterminés qui s’est exprimé.
J’en suis fort heureux.
Car qu’est-ce que le peuple attend en fait d’un dirigeant ? Qu’il s’identifie à lui. Qu’il sente comme une osmose qui lui renvoie sa propre image et conforte sa conviction que ses préoccupations sont connues, et partagées.
Dès lors qu’elles sont prises en charge, le Président a fait son devoir.
Au grand bonheur des étudiants.
Nous portons tous le deuil de Fallou Sène.
Mais c’est notre engagement commun et notre détermination solidaire à asseoir une paix durable dans nos universités qui doivent constituer le plus bel hommage que nous puissions lui rendre.
Regardons de l’avant. Et après les actes forts du Président de la République, posons la balle à terre, dans nos universités. Reprenons les cours.
C’est la décision que tout citoyen est en droit d’attendre maintenant de nos frères étudiants.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE. R
Diplômé de Sciences PO
Tel : 77504 92 98