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Macky, un règne, beaucoup de larmes

Le fait est si saisissant qu’il mérite d’être souligné. En effet, les drames sur fond d’accidents de la circulation, de naufrage, de meurtres, d’inondations, d’incendies… constituent un long fleuve tranquille, sous le Magistère du Président de la République, Macky Sall. Au point que SourceA ait décidé de s’arrêter on ne peut plus sur les centaines de concitoyens qui sont passés de vie à trépas, entre 2012 et 2018. Sans compter les dégâts matériels estimés à plus de dix milliards F Cfa. Bref, durant ces six dernières années, jamais le Sénégal n’a été macabre et le peuple n’a versé de larmes que sous Macky Sall et «Benno Bokk Yakaar».

Les incidents urbains constituent «un réel problème de sécurité civile et économique au Sénégal», révélait le Rapport annuel 2012 sur l’état de la protection civile. Le document faisait, aussi, état de nombreux cas d’incendies ayant coûté une dizaine de milliards de Francs Cfa, mais également des cas de noyade. 42 décès par noyade ont été recensés en 2012 et les inondations de la même année ont fait 6 morts.

Pis, depuis cette date, les catastrophes n’ont cessé de croître, malgré les nombreuses mesures amorcées par l’Etat. Les agressions et autres cas de meurtres crapuleux vont crescendo. Sans oublier la litanie de cas d’accidents de la route, les incendies violents et meurtriers et, récemment, les rapts d’enfants, dont le phénomène reste toujours inexpliqué. 

Une litanie de meurtres sur fond d’agressions, de tortures et de viols

En 2012, un homme  a été, mortellement, poignardé au Point E. A Grand-Yoff, des agresseurs tuent Modou Diop et Lamine Cissé fut retrouvé ligoté et pendu chez lui. Un corps sans vie découvert à Cambérène. Pape Guèye, un handicapé tué à coups de couteaux par un «schizophrène». Alioune Badara Diagne est, quant à lui, poignardé à mort par deux agresseurs, à cause d’un ordinateur-portable. Une fille de 11 ans violée, puis tuée à Tessékré, au Djoloff. Kécouta Sidibé, un sourd muet tué par la Gendarmerie à Kédougou. Bara Sow et Babacar Diagne, «fusillés» à Madinatoul Salam. Puis enterrés dans des conditions inhumaines. Ces cas ne sont rien, par rapport à la cascade d’autres drames qui suivront.

Toujours dans la série des agressions, mais en 2016, cette fois-ci, un agresseur a cassé les deux jambes d’un bébé de quatre mois, en tentant quelques minutes plutôt de violer la maman du nourrisson. La foule s’est déchainée sur ce dernier pour le lyncher à mort.

Il s’y ajoute le phénomène des attaques de boutiques et d’officines de pharmacie par des criminels armés qui n’hésitent pas, parfois, à faire usage de leurs armes à feu. À Bayakh, par exemple, dans le département de Thiès, un gendarme avait été blessé, lors d’une fusillade de voyous de 4X4 venus dépouiller les boutiquiers. En plus des braquages au niveau de certains Multiservices et Banques.

Un Professeur de Droit pénal disait à ses étudiants en 1989 : «ça y est, vous connaissez maintenant le sang, c’est fini, vous ne reculerez plus devant le crime». Il avait bien raison, et pour cause. Quelques années plus tard, les agressions sauvages d’honnêtes citoyens en pleine rue ou dans les transports en commun, ou parfois jusque chez eux ont pris des proportions très inquiétantes. Et cette barbarie, n’épargne aucune tranche d’âge ni sexe. Femmes et enfants sont, ainsi malmenés par des délinquants.

En 2013, 18.212 personnes impliquées dans les accidents de la route, dont 456 morts 

Après les agressions, vols et meurtres, les accidents de la route sont source de catastrophes qui déciment la population sénégalaise. Des accidents, dont les responsabilités des conducteurs sont, pour la plupart, engagées. Des sanctions et autres mesures préventives n’y ont pas changé grand-chose. Au contraire ! En 2013, 18.212 victimes d’accidents de la route ont été recensées et parmi lesquelles 456 morts ont été dénombrés en 2013, selon le bilan rendu public par la Direction de la Protection civile. Soit plus d’un mort et 50 blessés par jour. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013, la Brigade nationale des Sapeurs pompiers (Bnsp) a fait, au total, 10.243 sorties. En ce qui concerne les accidents de la circulation, il y a eu 18.212 victimes dont 456 morts, tous Groupements d’intervention confondus. Alors qu’en 2012, sur les 1731 accidents enregistrés sur nos routes, 154 personnes y ont trouvé la mort et plus de 1000 autres ont été, grièvement, blessées.

Au soir du vendredi 9 mai 2014, un camion, en provenance de Dakar, est entré en collusion avec un véhicule particulier vers Allou Kagne, faisant 6 morts dont un enfant de 2 ans et la liste est loin d’être exhaustive. Car mercredi 7 mai, on a décompté deux morts et trois autres personnes, grièvement, blessées dans un accident de la route survenu à hauteur du village de Diacounda, près de Sédhiou. Vendredi 2 Mai, sur la route de Matam, un véhicule transportant une équipe de la Rts, composée de trois personnes dont un journaliste, un caméraman et un preneur de son, a fait un accident qui s’est soldé par la mort de 2 morts et un blessé grave.

Le même jour, un autre accident spectaculaire s’était produit à Dakar, sur l’autoroute, entre  un car Ndiaga Ndiaye et un camion qui se sont retrouvés, les roues en l’air. Bilan, 1 mort et plusieurs blessés. Il y a quelques jours, un minibus Tata a frôlé le pire, en se renversant du haut de l’échangeur de la Patte d’Oie, à hauteur du virage de l’Ecole Mariama Niass. Heureusement, aucun mort n’a été déclaré, mais il y a eu des blessés graves. La semaine dernière, une collusion entre un camion et un bus a fait 5 morts et 11 blessés dont 9 grièvement.

La région de Fatick, la plus touchée, avec 257 victimes, dont 13 morts, en moins de 5 mois

Parmi toutes les régions du Sénégal, Fatick a connu le plus lourd bilan, avec, en moins de 5 mois, 257 victimes dont 13 morts, selon les Sapeurs-pompiers. 68 accidents de la circulation ont été répertoriés, durant le premier Semestre de l’année, selon le Capitaine Mody Ndour, des Sapeurs-pompiers. «Les tronçons Tattaguine-Keur Martin sur la Route nationale 1, Gossas-Diakao Ndakhonga-Fatick ont été particulièrement meurtriers», informait-il, à l’époque.

Incendies urbains au Sénégal : plus de 10 milliards de pertes pour les incendies de marchés

Le Sénégal a perdu une dizaine de milliards de F Cfa, ces dernières années dans près d’une trentaine de cas d’incendies de marché causés par des courts-circuits électriques et autres «feux nus» (flammes ou étincelles). Cette évaluation des dégâts matériels et financiers est contenue dans le Rapport annuel 2012 sur l’état de la protection civile au Sénégal rendu public, à l’occasion de la Journée mondiale de protection civile et publié, à l’époque, par l’Aps.

Les morts se comptent par dizaines dans les inondations et les cas de noyades

Le document, qui relève que les incidents urbains constituent «un réel problème de sécurité civile et économique au Sénégal», au regard de leur nombre et de l’importance des dégâts qu’ils causent, rappelle que les inondations de 2012 ont occasionné six (6) cas de décès dont deux (2) par noyade. Sept (7) autres personnes s’en sont sorties avec des blessures graves provoquées par un effondrement de pans de mur ou de toitures. Ces derniers cas ont été recensés dans la seule journée du 26 août 2012, précise la même source. Toujours au chapitre des inondations, les statistiques déjà enregistrées, du 1er juin au 22 juillet 2012, font état de 49 cas de noyade qui ont fait 42 décès et 7 rescapés, contre 102 décès par noyade (enregistrés) en 2011. Soit une légère baisse par rapport à 2010 où il y a eu 187 morts.

De même, pendant l’hivernage 2012, les pluies du mois d’août ont provoqué des inondations majeures dans sept régions et dans les principales localités du pays notamment Dakar, Pikine, Guédiawaye, Joal, Djilor Fatick, Saint Louis, Fatick, entre autres contrées sénégalaises, révèle la note.

En ce qui concerne les bâtiments menaçant ruine, le document souligne que les effondrements de bâtisses font florès au Sénégal, entraînant un nombre élevé de morts et de blessés ainsi que des pertes économiques importantes.

2017 bat le record d’incendies ; plusieurs pertes en vie humaine et des dégâts colossaux

7 avril 2017 : Incendie au grand marché des Hlm. Le feu a ravagé plus de quarante cantines, mais sans faire de pertes humaines.

08 avril 2017- Incendie au marché Zinc de Kaolack : 500 millions partis en fumée. Au total, une vingtaine de cantines ont été ravagées et la plupart d’entre elles contenaient des denrées. Les commerçants chiffrent le préjudice à 500 millions F Cfa. Selon les témoins, c’est l’explosion d’une bonbonne de gaz, qui est à l’origine de l’incendie.

09 avril 2017- Incendie au Ranch de Dolly: 4310 hectares ont été brûlés par des feux de brousse qui se sont déclarés dans le Ranch de Dolly. Dolly est un espace vert, domaine de l’État, exclusivement dédié au pâturage et situé à 419 kilomètres de Dakar. Les flammes ne seront éteintes que plusieurs jours plus tard, à 2h25mn. Trois jours de feu. Il a fallu, pour y arriver, mobiliser notamment 2 camions-citernes de 6m3, 4 véhicules légers de 1000 litres et un autre véhicule léger venant de Kaffrine. L’opération a mobilisé 890 litres de carburant. L’origine des flammes demeure inconnue.

12 avril : le «Daaka» fait 32 morts et près de 70 blessés notés.

On ne le dira jamais assez ! C’est le drame qui, à l’image du naufrage du bateau «Le Jolaa», restera gravé pour l’éternité dans la mémoire collective. En effet, c’est le 12 avril 2017 qu’un incendie, qui s’est déclaré au «Daaka» de Médina Gounass, a fait 32 morts. La plupart, des personnes du troisième âge. Et ce n’est pas tout. Car l’incendie avait, également, fait 70 blessés.

14 avril 2017 – Incendie au foirail de Diamaguene: Des millions partis en fumée.

Incendies à Ndoffane, Sébikotane et Saint-Louis.  À Ndoffane (région de Kaolack), une maison part en fumée. À Sébikotane, dans la périphérie dakaroise, un véhicule prend feu, en pleine route nationale, provoquant cinq heures d’immobilisation du trafic routier. À Saint-Louis (254 kilomètres de Dakar), la Station d’essence du quai de pêche de l’hydrobase s’enflamme, à son tour. La veille, déjà, dans le quartier mitoyen à l’hydrobase, nommé Darou, six maisons avaient été réduites à néant par un feu.

Lundi 24 avril 2017, une vingtaine de femmes périssent dans le naufrage de Bettenty

Lundi 24 avril 2017, vers 17 heures, une pirogue qui transportait 70 personnes, des femmes en majorité, a chaviré à Bettenty, une localité située dans les Iles du Saloum. Le drame est arrivé au moment de la montée de la marrée. Les femmes étaient parties à la cueillette d’huitres et de pétoncles. Plus d’une vingtaine de personnes ont péri dans ce tragique accident.

10 Mai 2017 : 5 enfants d’une même famille meurent asphyxiés

Autre date, autre consternation collective : cinq mômes d’une même famille sombrent. Le drame est survenu à l’Unité 17 des Parcelles Assainies, où 5 enfants d’une même fratrie ont perdu la vie.

Le 10 Mai, un incendie prend d’assaut Keur Massar. Résultat : plusieurs magasins et véhicules ont été réduits en cendres.

Le 30 Mai 2017, un incendie est survenu à Grand Yoff. Le bilan est macabre. Car un peintre meurt calciné dans les flammes.

2018, l’année des nombreux et inexpliqués enlèvements d’enfants

Les enlèvements d’enfants ont défrayé la chronique en cette année 2018. Le plus marquant étant l’enlèvement suivi de meurtre du petit Serigne Fallou Diop.

Ndèye Aminata Diaham (Actusen.sn)

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