Suite au communiqué fait à Dakar le 04 octobre 2018 et signé par le Frère Secrétaire Général National du PDS, relatif à ma candidature à l’élection présidentielle de 2019, je me dois de faire à l’opinion publique la genèse de cette candidature et de prendre les décisions que mon honneur m’impose face à cette situation regrettable à tout point de vue.
Je voudrais rappeler que c’est le Président Wade lui-même qui, la première fois, a suscité en moi cette ambition de me mettre en première ligne au service des Sénégalais, lors de la Oumra que nous avons effectuée en 2012, suite à la perte du pouvoir, en me disant en substance que, dans son entourage, j’étais la personne la mieux indiquée pour reconquérir le pouvoir.
Il s’y ajoute qu’à l’issue des dernières législatives, je me rappelle ces paroles poignantes qui m’ont été adressées par le Président WADE : «Madické, tu m’as démontré que tu es l’unique personne sur qui je peux compter totalement, je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour moi. Ton engagement sans limite dans ces élections législatives m’amène à dire que je t’expose trop alors que tu as une famille à préserver.» J’avais alors répondu que : «il en sera toujours ainsi, je ne lésinerai jamais sur mes moyens physiques comme matériels pour combattre et faire partir Macky SALL. C’est le sens que je donne à mon combat à vos côtés en dehors de l’amitié qui nous lie»
Que me valent alors subitement ces accusations graves, gratuites et infondées contre ma personne alors que j’avais toujours été considéré comme l’ami, le frère et le militant le plus fidèle ? Qu’est ce qui a pu changer si subitement entre-temps ? Ai-je eu tort d’avoir posé la question de la candidature alternative alors que beaucoup de Sénégalais, surtout les frères de parti, ont considéré que ma proximité avec Wade devait me permettre de jouer ce rôle ? Je laisse aux Sénégalais le soin de répondre à ces questions.
Je rappelle que j’ai fait l’objet de toutes formes d’intimidation et d’humiliation de la part du pouvoir sans vaciller un seul instant.
Je tiens aussi à dire aux Sénégalais que je n’ai aucun dossier judiciaire en instance devant aucune juridiction.
Je prends à témoin les Sénégalais pour leur dire que : si Macky SALL pouvait faire pression sur moi, je ne serais pas resté avec le Président WADE alors que beaucoup de ses proches l’avaient quitté ; si Macky SALL avait les moyens de pression sur moi, je n’aurais jamais pu défendre Karim WADE avec autant de détermination et d’opiniâtreté durant ces six dernières années ; si Macky SALL avait des moyens de faire pression sur moi, je n’aurais pas pu me mettre en face de lui pour faire gagner largement le PDS à Touba. C’est important de relever que, lors de ces élections législatives de juin 2017, mon arrestation avait été ordonnée, car beaucoup de responsables du pouvoir avaient pensé, qu’en me neutralisant, ils auraient pu empêcher la victoire du PDS ; si Macky SALL avait des moyens de pression sur moi, je n’aurais pas pu exercer à l’Assemblée Nationale avec tant d’engagement, mes fonctions de Président du groupe parlementaire. Combien de Sénégalais ont apprécié ma détermination, mon sens des responsabilités et, surtout, le dur combat pour empêcher que des lois scélérates soient votées.
Cependant, la seule pression forte que j’ai subie depuis deux ans vient de mes frères de parti mais aussi de Sénégalais de tous bords, pour me pousser à poser la question de la candidature alternative alors que j’avais, par amitié, volontairement tu toute ambition pendant toutes ces années.
Au surplus, concernant les accusations de « collusion » avec Macky SALL dont je suis l’objet, je défie quiconque de pouvoir en apporter le moindre indice, encore moins la plus petite preuve. Je laisse aux Sénégalais le soin d’en juger sur la base de mes actions concrètes au profit du PDS et pour le bien de la nation pendant les sept années de calamité de ce régime.
Au regard des faits, pour moi, le véritable « suicide » politique serait, pour le PDS, de ne pas avoir de candidat à l’élection présidentielle de 2019.
S’agissant de ma candidature, le Président Wade a dû oublier que je lui ai écrit pour lui préciser qu’elle ne saurait entrer en compétition avec celle de Karim WADE. En effet, elle ne pourrait prospérer que si, et seulement si, le Conseil Constitutionnel rejette la candidature de Karim WADE. Où est donc le mobile qui peut servir Macky SALL en affaiblissant le suffrage du candidat investi par le Parti alors qu’une fois de plus, ma candidature est une candidature alternative et non de substitution.
Concernant mes responsabilités à l’Assemblée Nationale, je dis d’ores et déjà, sans ambages, que jamais je n’engagerai un bras de fer avec le Président Wade sur quoi que ce soit. Ainsi, avant que le parti ne se saisisse de la question, j’ai décidé, pour le mettre à l’aise, de remettre en jeu immédiatement mes fonctions de Président du groupe parlementaire car mon honneur ne me permet pas de m’accrocher à des responsabilités que le Président WADE m’a confiées.
Je ne le remercierai jamais assez pour, d’abord, l’honneur qu’il me fait de me considérer comme frère et ami mais aussi, pour m’avoir confié d’importantes responsabilités. Toutefois, je souligne que j’ai la conscience tranquille pour avoir donné le meilleur de moi-même à Abdoulaye WADE, à sa famille et au PDS.
En tout état de cause, il restera toujours ma référence politique, mon ami et mon frère. Contrairement aux accusations qui sont portées contre moi, j’ai voulu redonner espoir à tous les militants désemparés face à l’éventualité d’une élection présidentielle sans un candidat du PDS. Combien de membres de l’opposition radicale se sont ouverts à moi sur l’absence éventuelle d’un candidat du PDS en 2019, estimant qu’elle permettrait à Macky SALL de gagner facilement.
Ainsi, j’invite tous ceux qui, dans le Parti comme en dehors, sont convaincus de la nécessité d’une candidature alternative, à me rejoindre pour mener ce combat.
Enfin, je m’en remets au Tout Puissant tout en ayant la conviction forte que la vérité finit toujours par triompher.
Maître Madické NIANG