Trente-sept morts dont trois femmes et des enfants, c’est le bilan officiel d’une tuerie qui a eu lieu mardi matin 1er janvier dans le village de Koulogon, dans le cercle de Bankass, dans le centre du Mali. D’après un communiqué officiel du gouvernement, publié dans la soirée, « des hommes armés, habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos » ont mené cette attaque.
C’est vers 6h du matin le 1er janvier que les assaillants arrivent à motos. Plusieurs dizaines d’hommes qui se dirigent d’abord vers la mosquée. Les chasseurs dozos ouvrent le feu. Certains habitants tentent de trouver refuge chez le chef de village, Moussa Diallo, qui sera assassiné quelques minutes plus tard.
Koulogon est aujourd’hui un village fantôme. De nombreuses maisons sont calcinées, les rescapés ont pris la fuite emportant le bétail qui n’a pas été volé. Plusieurs sources locales affirment que les assaillants disposaient d’armes lourdes, bien plus destructrices que les simples fusils de chasse traditionnels. « Ils sont venus pour tuer, piller, incendier », se désole Idrissa Sangaré, député de Bankass. « Le gouvernement ne prend pas la mesure de l’ampleur de ce conflit communautaire », conclut-il.
Depuis plusieurs semaines, le chef de village de Koulogon recevait des menaces. Mardi, le premier adjoint au préfet de Bankass, Abou Diarra, s’est rendu sur place. Il assure que les Famas sont sur place afin de permettre le retour de la population. « Personne ne reviendra, se désole Idrissa Sangaré. Les gens sont terrorisés. »
Rfi.fr