Le président du Mouvement «Senegal Bou Bess» craint que le président Macky Sall fasse un forcing avec son projet de loi sur le parrainage. Mame Adama Guèye pour ne pas le nommer, évoque l’attitude du chef de l’Etat qui avait, en 2007, voté de force, sans pour autant avoir par devers lui, sa carte d’identité.
«Il est aujourd’hui clair que le président de la République et ses courtisans veulent nous imposer le parrainage. Alors de deux choses l’une. Soit le président de la République revient sur sa décision d’imposer un parrainage dans les conditions qu’il veut imposer soit il fait un passage en force et sera responsable de tout ce qui pourrait en découler», avertit-il, d’emblée, lors d’une conférence de presse tenue de mardi. Avant d’ajouter : «malheureusement le parcours de Macky Sall ne rassure pas et n’inspire pas à l’optimisme. En 2007, déjà, il avait voté de force malgré le fait qu’il n’avait pas par devers lui, sa pièce d’identité. Haut responsable de l’Etat, il avait fait preuve d’une violence qui ne sied pas à son rang. Rien ne pouvait nous garantir qu’il n’adoptera pas la même attitude avec le parrainage : procéder par la force. Dans son Adn, il n’est pas démocrate. Il ne fait que forcer».
Pour autant, même s’il campe sur sa position d’alors, le leader du Mouvement «Senegal Bou Bess» estime que le parrainage tel que Macky Sall veut l’imposer, relèverait d’une élection avant l’heure et cela poserait un problème juridique. Pis, a-t-il ajouté : «il n’y a pas de garantie sur la faisabilité technique du décompte. Comment procéderont-ils, avec des centaines de milliers de signatures à authentifier ? Pourquoi ne pas avoir plafonné le nombre ? Si le plancher est fixé, le plafond devrait l’être également. Autrement, rien ne garantit que la coalition au pouvoir ne va pas se prévaloir d’avoir réuni 6 millions de voix épuisant ainsi le stock et privant les autres de la possibilité d’être parrainé. Je vous rappelle qu’ils disent «un électeur, un candidat»».
«Le parrainage tel que veut nous l’imposer Macky Sall, relèverait d’une élection avant l’heure et cela poserait un problème juridique»
Face à cet état de fait, dira-t-il, le mouvement «Sénégal Bou Bess» rejette totalement le projet de loi et tiendra le président Macky Sall de tout disfonctionnement dans le processus électoral et de tout trouble au Sénégal. Tout aussi, à son avis, puisque le parrainage ne peut pas être imposé et mis en œuvre du seul fait du pouvoir, il faudra, pour respecter l’équité entre tous les candidats, le suspendre pour tous les candidats, jusqu’à ce qu’un consensus soit trouvé. Mame Adama Guèye a-t-il aussi appelé, au retrait immédiat du projet de loi suivi d’une concertation sincère sur tous les aspects du processus électoral, notamment la distribution des cartes, le bulletin unique qui à l’en croire, peut à lui tout seul, régler le problème du processus électoral. Et la nomination d’une personnalité neutre à la tête du ministère de l’intérieur et la caution.
Dissertant ainsi, sur le processus électoral, Mame Adama Guèye croit savoir que cette question dépasse la personne du chef de l’Etat. «Il concerne tous les acteurs politiques, sans exception, y compris la société civile, la presse et tous les électeurs. Le président de la République est un candidat, comme les autres. Il ne peut décider seul sur une question où il est d’égale dignité et est régi par les mêmes règles que les autres candidats. Donc la question ne saurait être laissée à la seule initiative du chef de l’Etat. Nous sommes aussi concernés que lui», a-t-il expliqué.
Ousmane Thiane, stagiaire (Actusen.com)