Si sa ligne de vie n’est pas, définitivement, rompue, l’unité au sein de la Coalition «Mankoo Taxawu Senegaal» ne tient plus qu’à un fil.
En effet, après plusieurs mois de déclarations d’intentions sur fond de sempiternelles réunions, avec la perspective d’aller ensemble sous une même bannière, aux élections législatives du 30 juillet prochain, les alliés de ce cadre de l’opposition dite significative sont en train de se disperser.
A l’origine des fausses rumeurs autour d’une supposée bouderie du Pds
Si certaines rumeurs prêtent au Parti démocratique sénégalais l’intention d’avoir quitté la Salle où se déroulait la réunion de la dernière chance, ce dimanche, Actusen.com est en mesure de vous renseigner sur le fait que la vérité soit plus prosaïque. Alors, qu’est-ce qui s’est réellement passé ?
Selon des sources concordantes, pour trancher dans le vif la lancinante équation de sa tête de liste nationale, la Coalition «Mankoo Taxawu Senegaal» avait mis en place une Commission composée de Idrissa Seck de «Rewmi» ; Malick Gackou du Grand Parti, Mamadou Diop Decroix de Aj/Pads, Papa Diop de «Bokk Guis-Guis» ; Cheikh Bamba Dièye de Fsd/Bj ; Mansour Sy Jamil, de Omar Sarr.
A cet effet, n’ayant pas pu trouver un consensus autour du choix de la tête de liste nationale, les membres de ladite Commission n’avaient d’autre recours que le vote.
Résultats des urnes pour le choix de la tête de liste : Khalifa Sall, 4 voix ; Omar Sarr, 4 voix ; Mansour Sy Djamil, 1 voix
Lors de ce scrutin, les sources de Actusen.com confient que trois candidatures ont été enregistrées. Il s’agit des candidatures de Khalifa Sall du Parti socialiste, de Omar Sarr du Parti démocratique sénégalais et de Mansour Sy Jamil.
A l’arrivée, le maire de Dakar, Khalifa Sall, s’en est tiré avec les voix de Idrissa Seck, de Malick Gackou, Cheikh Bamba Dièye. Quant à Mansour Sy Djamil, il a été, maladivement, humilié, parce que n’ayant pu engranger qu’une (1) toute petite voix.
Quant au Parti démocratique sénégalais, il a recueilli les votes de Mamadou Lamine Diallo du Mouvement «Tekki», de Mamadou Diop Decroix de Aj/Pads, Papa Diop de «Bokk Guis-Guis» et de Omar Sarr du Parti démocratique sénégalais.
C’est dire que si le jeu démocratique autour des urnes a arraché au marabout-politicien, Serigne Moustapha Sy Djamil ses derniers rêves de présider aux destinées de la liste nationale de «Mankoo Taxawu Senegaal», il reste que Khalifa Sall et Omar Sarr ont, chacun, obtenu quatre voix. Et sont, par conséquent, au coude-à-coude.
La bataille entre ex-alliés sera, désormais, dans la paternité de la dénomination «Mankoo Taxawu Senegaal»
Chose bizarre : quelques minutes plus tard, des rumeurs ont circulé et tenté de faire croire à l’opinion que le Parti démocratique et ses alliés électeurs ont boudé la rencontre. Attention, Actusen.com est en mesure de dire que ça sent la manipulation. Dans la mesure où il n’y a pas eu de bouderie.
Alors, à qui profite ces rumeurs ? S’il est prématuré de répondre à cette question, il n’en demeure pas moins que la volonté pour certains ex-membres de ladite Coalition de s’adjuger le nom de «Mankoo Taxawu Senegaal» est passée par là.
D’après toujours les sources de Actusen.com, si le Pds avait, jusqu’ici, accepté d’avaler des couleuvres toute la durée de cette Coalition, c’est parce qu’en plus d’avoir sué sang et eau pour la mise en place d’un cadre fort de l’opposition, il avait la responsabilité historique de ne pas poser un acte lourd de nature à provoquer des soubresauts cauchemardesques préjudiciables à la cohésion du groupe.
Les raisons pour lesquelles les libéraux refusent de lâcher l’os au plus mordant
Selon les sources de Actusen.com, les libéraux ont refusé de donner une suite favorable au dur désir de Khalifa Sall d’être tête de liste nationale, parce que non seulement ils estiment plus représentatifs que le Rewmi, le Grand Parti et le camp de Khalifa Sall réunis.
Mais aussi, ce serait une humiliation pour le Pds de se ranger derrière Khalifa Sall, qui, en dehors de Dakar, est inconnu du bataillon des Partis ou Mouvements politiques capables de revendiquer leurs parts de l’électorat au plan national.
Qu’à cela ne tienne, semblent rétorquer les soutiens de Khalifa Sall. Qui croient savoir que Omar Sarr n’a ni l’étoffe ni l’image nécessaire pour prétendre briguer les suffrages des Sénégalais.
Autant Khalifa Sall a fini, à travers son «Initiative2017», de déposer sa caution, comme s’il s’attendait au divorce, depuis belle lurette, autant Actusen.com a appris que les libéraux vont déposer, incessamment, leur caution. C’est une question d’heures, confie-t-on à votre Site.
Au lendemain du 30 juillet, et si les libéraux rejoignaient Macky Sall dans la gestion des affaires
La question qu’il faille se poser au sein de l’opposition, est de savoir : maintenant que le schisme est consommé entre alliés de «Mankoo Taxawu Senegaal», quelle posture les libéraux vont-ils, désormais, adopter, au lendemain du scrutin du 30 juillet 2017 ? La question garde tout son pesant d’or.
Car après avoir décliné les nombreux appels du pied et autres mains tendues du Président de la République, Macky Sall, les libéraux pourraient ne plus avoir de scrupules pour répondre positivement au Chef de l’Etat et aller travailler à ses côtés. Et si cela arriver à se réaliser, pas si certain que leurs ex-alliés de «Mankoo Taxawu Senegaal» puissent leur en tenir rigueur.
Quelle que soit la posture qu’adoptera le Pds, au lendemain du scrutin de tous les dangers pour l’opposition et ses fragmentations, Macky Sall, à force de voir le film qui se joue sur la route de l’aéroport, au Siège du Grand Parti, va, à coup sûr, en rire sous cape.
Daouda THIAM (Actusen.com)