Ce qui restait de l’unité au sein du Parti démocratique sénégalais a presque fini de se muer en lambeaux, au détour de la marche de la Coalition « Mankoo Wattu Seneegal », le 14 octobre dernier. En effet, la famille politique de l’ancien Président Abdoulaye Wade n’a pas, selon des sources de Actusen.com, su parler le même langage au sujet de l’opportunité ou non pour les libéraux de prendre part à la manifestation initiée par une bonne frange de l’opposition.
Les causes semblent multiples. Car, selon toujours les sources de Actusen.com, si certains préfèrent mourir plutôt que de combattre Macky Sall aux côtés de leurs camarades du Front pour la défense du Sénégal, c’est à cause de l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Motif invoqué : ce dernier, de l’avis de certains responsables du Pds, est à l’origine, en partie, de tous les malheurs de leur candidat Karim Wade à la Présidentielle de 2019.
Les cas Abdoul Mbaye, Idrissa Seck et Ousmane Sonko soulevés
Selon eux, c’est sous Abdoul Mbaye, Chef du Gouvernement, que la traque des biens supposés mal acquis a été lancée contre Karim Wade et ses co-accusés. C’est pourquoi, ils se verraient mal, très mal même de se liguer, aujourd’hui, contre lui, pour faire face à Macky Sall.
Mais ce n’est pas seulement Abdoul Mbaye qui balafre la mémoire des libéraux. Dans la mesure où le leader de Rewmi, Idrissa Seck, a toujours déclaré à qui veut l’entendre que, jamais, il ne marcherait pour la libération de Karim Wade. Alors, pensent-ils, pas question de nouer un quelconque semblant d’alliance avec le Président du Conseil départemental de Thiès, qui, à leur avis, ne veut pas voir le fils de l’ancien Président Wade et ce, même en peinture.
Outre Idrissa Seck et Abdoul Mbaye, selon certains libéraux, ce serait contradictoire de flirter avec certains membres de ladite Coalition comme Ousmane Sonko, qui, même sous la torture, refuse de parler, ne serait-ce qu’au bout du fil, avec Karim Wade, le candidat du Pds à la prochaine Présidentielle.
Les thèses autour du fameux Arrêté de Me Ousmane Ngom et autour du HCCT s’entre-choquent
Pour d’autres, puisque le Préfet de Dakar l’avait sommée de changer d’itinéraire, la Coalition « Mankoo Wattu Seneegal » devait s’y conformer. D’autant que, dans un passé encore récent, c’est ce qu’ils défendaient, quand ils tenaient les manettes du pays. Et que, par conséquent, on ne peut pas avoir reproché, entre 2011 et 2012, aux opposants d’alors d’avoir bravé l’interdiction de l’Autorité, notamment l’Arrêté de Me Ousmane Ngom, ancien ministre de l’Intérieur, et ramer à contre-courant quatre ans plus tard.
Au milieu de tous ces « courants » en faveur ou contre une participation du Pds à la marche du 14 octobre, se trouvent certains libéraux, qui pourraient faire partie de la prochaine équipe du Haut Conseil des Collectivités Territoriales. D’autant que le Président Macky Sall entend offrir au Pds un quota sur les 70 membres qu’il va désigner, lui-même.
C’est fort de tout cela qu’à part le Coordonnateur et Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais, Omar Sarr, qui était de plain-pied dans la marche et qui participe à toutes les rencontres de l’opposition, beaucoup d’autres responsables de l’ex-Parti au Pouvoir avaient préféré ronger leurs freins dans leurs salons plutôt que de prendre part à cette marche.
Il y a aussi que d’autres responsables libéraux étaient dans les locaux de la Permanence du Parti démocratique sénégalais, lorsque les leaders de la Coalition « Mankoo Wattu Seneegal » étaient en train d’inhaler l’odeur destructrice des grenades lacrymogènes, le 14 octobre passé. Reste, maintenant, à savoir jusqu’où ira le Pds dans son ancrage à la Coalition en question?
Gaston Mansaly (Actusen.com)