Au Ghana, des organisations de défense des droits de l’homme et des familles de victimes demandent, ce mercredi, l’ouverture d’une enquête et des poursuites contre l’ancien président gambien Yahya Jammeh – aujourd’hui en exil en Guinée Equatoriale – pour l’assassinat de plus de cinquante migrants ouest-africains dont 44 ghanéens en juillet 2005. Human Rights Watch et l’ONG Suisse Trial ont enquêté sur ce massacre. Leurs nouveaux éléments de preuves relancent l’affaire.
Le 22 juillet 2005, plus de cinquante migrants ouest-africains – dont 44 Ghanéens – sont arrêtés par les forces de sécurité gambiennes. Le lendemain, huit corps sont retrouvés sur une plage au sud de Banjul. Les autres migrants sont portés disparus apres une semaine de détention.
L’affaire fait grand bruit au Ghana mais le chef de l’Etat gambien de l’époque, Yahya Jammeh, refuse toute enquête. En 2008, un rapport conjoint de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et des Nations unies, appaise les tensions. Un rapport qui conclut alors que le gouvernement gambien n’est pas impliqué « directement ou indirectement » dans ces assassinats. Les responsables étant des « éléments incontrôlés au sein des forces de sécurité, qui auraient agit pour leur propre compte ».
Les responsables sont les « junglers »
Des conclusions peu crédibles pour Human Rights Watch et l’ONG Suisse Trial. Ces organisations ont réouvert le dossier et interviewé une trentaine d’anciens responsables du régime ainsi que Martin Kyere le seul survivant connu de ce massacre. Leur conclusion est sans appel : la cinquantaine de migrants a bien été massacré par les « junglers », la milice qui recevait ses ordres directement du président Jammeh.
L’éventuelle relance d’une enquête officielle par le Ghana pourait déboucher sur une demande d’extradition de Yahya Jammeh afin qu’il soit traduit en justice.
Rfi.fr