Matar Diokhané s’est érigé en héros ce matin, à la barre de la Chambre Criminelle de Dakar. Revenant sur les situations déplorables de ses compatriotes à Sambissa et au Niger, le co-accusé de l’Imam Alioune Ndao a soutenu : «grâce à moi, des Sénégalais ont été sauvés au Niger, alors que c’est l’Etat qui devait le faire. Malheureusement certains ont perdu la vie. En prison ils étaient fatigués, ils avaient faim. J’ai compris que c’était de la maltraitance. Apparemment, ils ne s’entendaient pas avec ces gens. Moi j’ai réussi le plus difficile, c’est-à-dire de faire sortir les Sénégalais de Sambissa. Et les autorités sénégalaises ont échoué là où c’était le plus facile, à savoir la prise en charge des ressortissants sénégalais ».
Poursuivi pour acte de terrorisme, association de malfaiteurs, entreprise terroriste, acte de terrorisme par menace, blanchiment de capitaux et apologie du terrorisme, Matar Diokhané charge les autorités sénégalaises : «au lieu d’être jugé ici à la barre je mérite des reconnaissances de la part de mon pays. Les Sénégalais ne sont pas bien représentés à l’étranger. Au moment où mes épouses sont en détention, eux leurs épouses sont payées. C’est une épreuve divine et je me soumets à la volonté divine».
L’accusé qui ne rate toujours pas les autorités fustige le contrôle au niveau des frontières sénégalaises. A l’en croire, «au niveau de la frontière entre le Mali et le Sénégal, on vérifie, uniquement, nos pièces d’identité. C’est juste un contrôle de routine». «Ce qui est bizarre», lance-t-il.
Maguette Ndao (Actusen.com)