Pendant que celui que l’on a présenté comme son héritier enchaîne les désillusions avec le PSG, Lionel Messi prouve non seulement que Neymar n’était pas indispensable au Barça. Mais que « La Pulga » peut continuer à porter seul le Barça sur ses épaules.
C’est l’agenda sans équivalent d’un joueur unique : le samedi, Lionel Messi sort du banc pour inscrire le but qui offre au Barça son 26e titre de champion d’Espagne, avant d’enchaîner quatre jours plus tard, le mardi, par un doublé en demi-finale aller de la Ligue des champions. Ainsi va la saison du quintuple Ballon d’or qui, à ce rythme, va régler la question d’une sixième récompense – si ce n’est déjà fait – et surtout démontrer un peu plus à quel point son talent suffit presqu’à lui seul à maintenir le Barça au sommet non seulement de la Liga (2018, 2019), mais aussi à ramener, selon son propre engagement, fait en début de saison aux supporters blaugranas, le géant catalan au sommet de l’Europe.
Une situation qui tranche pour le moins avec cet été 2017, lorsque toute une institution subissait impuissante le camouflet du départ retentissant de Neymar pour le PSG, moyennant la somme record – et pas encore égalée à ce jour – de 222 M€. A l’époque, Barcelone et ses dirigeants éprouvaient à la fois l’humiliation, mais aussi la critique pour ne pas avoir su retenir celui censé incarner la relève et dont le talent permettrait d’assurer la transition entre l’ère grandiose de l’Argentin et celle naissante du jeune Brésilien.
Messi fait du Ronaldo
Deux ans plus tard et quel contraste ! Messi n’a jamais semblé aussi fort qu’à 31 ans, capable d’hériter ce jeudi matin du surnom de “Pape du football” dans la presse madrilène (AS), mais surtout de faire oublier l’impact de la fameuse MSN quand Messi, Neymar et Suarez semblaient être indépassables… Sa saison phénoménale à 47 buts (série en cours) a le don de l’extraire du collectif barcelonais, comme ce fut le cas plus que jamais mercredi soir, au Camp Nou, contre Liverpool (3-0), tel un Cristiano Ronaldo au plus fort de sa splendeur au Real : « Messi n’a pas dicté le jeu ce soir (mercredi), constate Darren Fletcher, l’ancien milieu de terrain de Manchester United, aujourd’hui consultant pour BBC Sport. Il n’était pas vraiment au cœur du jeu mais, comme nous avons vu Ronaldo le faire, il a su rester dans son match pour être le buteur décisif. Il faut lui donner crédit pour ça. »
Depuis son exil parisien, où il enchaîne les désillusions entre blessures et échecs sportifs d’un club loin de lui apporter la reconnaissance qu’il espérait, « Ney », on le sait, conserve une affection et une admiration sans borne pour son ancien illustre coéquipier. Mais sans doute aussi une forme de nostalgie à voir son ancien club ainsi performer sans lui. Tel un roi sans couronne.