Issu et devenu orphelin des deux parents chez les arabes, Mohamed (psl) est descendant d’une lignée sauve. Orphelin, il vécut dans des conditions modestes, une simplicité de conditions dont il ne fut pas sevré toute sa vie durant : éleveur, caravanier-commerçant, prêcheur-ambulant…Envoyé vers toute la création divine pour transmettre, rappeler la bonne parole, celle annonciatrice de la bonne nouvelle dans un monde alors de promiscuité, des ténèbres ou les créatures étaient déboussolées. Il rendit aux êtres une posture de dignité du dépositaire du discernement divin. Pour ce faire, il a fallu au désigné par Al amin, le véridique être d’abord humain en considérant l’autre quelque soit sa situation fut il un animal d’où il recommandait d’épargner une bête allaitante, à ne pas abattre. Ainsi, Mohamed rendit son sens à la vie, vivifia la vérité. En effet, dans son assertion la vérité, la droiture et donc l’éthique fait la noblesse, la valeur ici bas et est motif d’une finition, d’une éternité prometteuse. Quelle simplicité plus singulière?
Mohamed (psl) fut un guide compréhensif et patient par une acceptation de la contradiction et ou des conditions ou déterminismes d’autrui. Son invite à la rédemption fut donc quoique indication d’un progrès à tous les paramètres, paramétré, à la mesure de son interlocuteur. La polygamie fut maintenue et limitée, l’ivresse par la boisson fut substituée à un cure de désintoxication, diminution jusqu’à abandon de cette tentation ou travers. Et pour soigner sa société il fit un exemple de modestie, solidaire de toutes les conditions et quêtes de mieux être tant certains déclarèrent ne pas comprendre un dignitaire, une autorité de rang prophétique se mêlant à la foule des marchés sans percevoir qu’ainsi il les tirait vers le haut. L’humanité et l’intégrationnisme de Mohamed (psl) se sont aussi révélés lorsqu’il donna un délai pour son exécution à la pécheresse allaitante qui lui demandait de prononcer la sentence capitale, qui devait être exécutée pour l’attente du sevrage de son bébé. Mohamed (psl) déclara aussi nous croyants connaissons des épreuves d’où sa proximité avec les faibles, les misérables, les opprimés…non pour une posture fataliste mais combattif, une invite à vivre avec endurance de la cadence. Or, le seigneur (swt) dont il est l’élu lui avait proposé l’opulence, la vengeance face à la modicité de ses moyens et aux exactions dont il fut l’objet ; il choisit le juste milieu de la condition humaine jusqu’à sacrifier une chèvre pour la tabaski en lieu et place d’un mouton pour donner l’exemple et se solidariser avec les démunis. Mohamed (psl) avoua aussi aux dattiers qui demandant son expertise qu’ils sont plus connaisseurs que lui dans leurs affaires courantes, d’ici bas. Qui de plus humble?
Mais cette posture compréhensive et solidaire ne fut nullement un reniement de la rigueur. En effet, mohamed (psl) fut un combattant inégalé du quotidien, un perfectionniste, ‘’un athlète de la religion’’ comme dirait Al makhtoum, adoptant continuellement la posture qui sied aux idéaux, par un sens de la mesure, de l’élévation comme nous y convie le jeûne. Par une patience pieuse et prospective il donna l’exemple d’une vie comptabilisant toutes les vertus de son époque.
Le prophète Mohamed (psl) fut un laborieux, un déterminé conquérant du quotidien d’où un meneur. Même si en religion la force intérieure est l’atout majeur, un handicapé physique ne saurait être un meneur en athlétisme d’où Mohamed (psl) donnait l’exemple en tout, se montrait à la hauteur du défi en face. Dans ce registre intellectuellement, il déclara : «allez jusqu’en chine pour chercher le savoir ». Mohamed (psl) incarna le rejet de la médiocrité, l’élévation au dessus des contingences et passions. Le meilleur des êtres choisit l’eternel sur ce bas monde mais resta engagé au quotidien et visionnaire pour le lendemain. Plus que de tolérance il fit montre de respect car réciproque : « n’insultez pas les idoles car leurs adeptes vont insulter Allah (swt) en retour». Il sortit la gante féminine du gouffre de barbarisme où elle était enterrée vivante, reléguée en marchandise et prôna la liberté mais la responsabilité de la femme. Mohamed (psl) fit constamment preuve d’équité, de justesse : « si c’était à ma fille de subir les foudres de la charia (loi), je ne l’épargnerais guère. ». Mesuré et dissociant l’espace public de cel privé, ses enseignements condamnèrent l’infraction d’un de ses compagnons pour surprendre des déviants dans leur foyer, ainsi pria t’il : «que la paix du seigneur soit sur celui qui ne s’immisce pas dans les affaires d’autrui» d’où ‘’nit day mandou’’ (la personne doit savoir se tenir, ne pas se précipiter à des jugements infondés). Cependant, pour une régulation sociale et au moment où d’interminables crimes sont perpétrés, il invita à une application intransigeante de la charia jusqu’à la peine capitale car si l’assassiné ne sera pas ressuscité c’est une préservation pour les vivants, comme disait l’autre : «un moindre mal pour un plus grand bien ». Mohamed (psl) convia à une préoccupation de soi qu’aux imperfections d’autrui à ne pas dénigrer. A l’inculte, qui urina dans la mosquée il accorda son pardon et son éclairage. Dieu parle aux êtres pensants d’où son invite à la rationalité, au juste milieu même alimentaire alors qu’on parle de plus en plus des maladies causées par un mauvais équilibre alimentaire. Mais aussi et au moment où des soi disants jihadistes, justiciers pas seulement borgnes mais aveugles disant guider la guidance, l’islam, commettent des crimes crapuleux, en dehors de toutes causes valables. Mohamed (psl) avait indiqué la voie de la vérité et de la justesse en leur opposant sa compassion et compréhension envers les faibles, les non combattants : «ne pas transgresser l’immunité des innocents, exemple de l’entrée victorieuse de la Mecque où il érigea des gardes fous, des limites aux combattants victorieux et de la violation du domicile du pécheur défendue ». Mohamed convia ses contemporains à l’élévation, à se dépasser, à cesser de boire par s’il le faut une cure de désintoxication. Quel guide plus et mieux assis sur la vérité de Dieu (swt), des gens et des choses?
Tel est un pan pertinent ou le pan prof-éthique : sa générosité, sa patience, son endurance, son désintéressement, sa fidélité, son abstinence, sa reconnaissance envers le créateur, son bravoure-héroïsme au service de la juste cause, sa véracité ; son érudition avec l’encre des savants menant aux mérites du martyr et le dépositaire du coran inégalable, l’endurance du pauvre premier jugé et exonéré, le souhait à autrui de ce qu’on se souhaite…Voila autant de caractères ou comportements décisifs sur la balance du juge suprême d’où un pan du prof-éthique est pertinent voire suffisant.
La posture du prophète (psl) nous a fait dire répondant pensant à Sartre, le théoricien de « l’existentialisme est un humanisme » défendant dans une de ses assertions qu’on a jamais vu Dieu (swt) descendre et faire donc même s’il existait c’est sans impact, que même s’il n’existait pas la voie qu’IL(swt) a tracé n’a pas d’égal ni de comparaison : « c’est la voie de l’humanisme pur et dur et Mohamed (psl) en est l’acteur chevronné, l’exécutant hors pair, inégalable, du double défi divin, être meilleur ici bas et supérieur dans l’au-delà. Tel fut Mohamed (psl), un relativiste mais un progressiste, ombre du parfait et ses suiveurs ombre du bien guidé ». Quel parcours plus prometteur?
P B Moussa Kane, doctorant en Aménagement rural, DEA sciences PO, UGB