Manchester United a beau être invaincu depuis 20 matches en Premier League, leurs résultats à domicile plombent les Red Devils de José Mourinho, dont le bilan dans le « Théâtre des rêves » s’avère même pire que celui d’un certain David Moyes.
La Premier League est impitoyable. Même pour les meilleurs techniciens de la planète. Alors qu’un Pep Guardiola, pour sa première saison en Angleterre, accuse déjà six défaites au compteur avec Manchester City – du jamais vu pour le coach catalan – c’est José Mourinho, pourtant autrement rompu aux exigences d’un championnat qu’il a déjà remporté à trois reprises avec Chelsea, qui écorne sa réputation et ses statistiques en carrière sur le banc des Red Devils.
Manchester United peut bien rester sur une impressionnante série en cours de vingt matches sans défaite (*), le nouveau match nul (1-1) enregistré et surtout arraché mercredi, à Old-Trafford, face à Everton grâce à un penalty de Zlatan Ibrahimovic dans les arrêts de jeu (90e+4) illustre un peu plus les difficultés des Mancuniens devant leur public, trois jours après un autre partage des points face à Bournemouth (0-0). Le bilan de l’équipe de Mourinho à domicile fait peine à voir avec seulement six petites victoires pour… neuf matches nuls et une défaite. C’est simple: le « Special One » a vu sa formation plus gagner en déplacement (8 victoires) et récolter autant de points loin de ses bases (27) que devant ses supporteurs. Une faillite au « Théâtre des rêves » qui plombe la saison de Man. Utd seulement sixième de Premier League à quatre points de Man. City et de la quatrième place, synonyme de qualification pour la prochaine Ligue des champions.
Une inefficacité préoccupante
Des chiffres qui empêchent le « Mou » d’emporter pour de bon les suffrages de tous les supporteurs, dont l’appétit a toutefois été rassasié, au moins provisoirement, par la conquête d’un premier trophée en League Cup. Mais qui rejettent aussi dans l’ère moderne le Portugais très loin de ses prédécesseurs sur le banc mancunien pour ce qui est de cette réussite dans l’antre du club le plus titré du Royaume. Si Sir Alex Ferguson a sans surprise été celui qui a le plus gâté ses fans avec 75 % de victoires à la maison devant Louis Van Gaal (68 %), Mourinho, avec 38 % de réussite, est même devancé par le calamiteux David Moyes (44 %), qui sera resté en poste moins d’un an.
Le « Special One » bonnet d’âne, c’est plutôt rare. Mais l’intéressé n’en a cure et s’avoue préoccupé par une autre statistique autrement plus parlante selon lui. « Je trouve que nous avons progressé à beaucoup de niveaux. Mais je suis un entraîneur pragmatique. Ça m’a d’ailleurs été reproché à de nombreuses reprises. Je ne vais pas commencer maintenant à vous livrer la même philosophie que beaucoup d’autres entraîneurs. Je m’en tiens aux chiffres. Nous n’avons pas été battus depuis vingt matches. C’est remarquable. Je signerais immédiatement pour une nouvelle série de vingt matches sans défaite la saison prochaine. En Premier League, c’est très difficile de faire ça« , prend-il soin quand même de signaler. Mais car il y a un mais…
« Mais nous devons marquer des buts pour gagner des matches, martèle-t-il en faisant référence aux 43 buts inscrits par Zlatan et consorts, seulement huitième attaque du championnat. Nous ne marquons pas assez de buts. Il y a différentes statistiques. Ce ne sont jamais les mêmes. Mais la dernière indique que nous sommes la deuxième équipe à tenter le plus de tirs, mais (il hausse le ton) que nous sommes la troisième plus mauvaise en ce qui concerne le ratio tirs/but. Ça veut tout dire. »
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(*) Man. Utd n’a plus perdu depuis plus de cinq mois et la déroute à Stamford Bridge face au leader Chelsea (4-0).