Khalifa Sall pourra compter sur le témoignage du maire des parcelles assainies pour faire pencher la balance en sa faveur. A la barre, Moussa Sy a fait savoir que, depuis 1996, il est conseillé municipal à la ville de Dakar. Il connaissait les fonds politiques issus de la caisse d’avance.
« J’en ai entendu parler lors de ma prise de fonction à la mairie. En outre, mon père était agent municipal. Mais, les premières informations sur les fonds je les ai eues sous Pape Diop. Ces fonds je les ai distribués dans tous les foyers religieux du Sénégal sauf Touba. En 7 ans, j’ai distribué pas moins de 400 millions de francs Cfa. Au niveau du Parti démocratique sénégalais (Pds), on connaissait l’existence de ces fonds et on les sollicitait. La caisse d’avance a financé beaucoup de meeting du Pds », déclare le président de la commission des finances de la Marie de Dakar.
Il poursuit : « toute dépense qui dépasse 300.000 FCFA et ne fait pas l’objet d’un quitus fiscal, émane de fonds politiques. Maintenant, cela est exigé à partir de 100.000FCFA. Les percepteurs savent bien qu’il y a une dérogation par rapport à ces fonds ». Pour le procureur, il s’agissait surtout de savoir si, Moussa Sy savait que ces fonds étaient décaissés sur la base de pièces fausses. Non, répond le maire des parcelles assainies.
« Les percepteurs ont dit que ce n’était pas des fonds politiques. Quel est le critère pour savoir que ce sont des fonds politiques? », demande Serigne Bassirou Gueye. « Les percepteurs savent bien qu’il y a huit régies d’avance à la mairie. Qu’il y’a eu l’onction des autorités par rapport à ces fonds ». (Moussa Sy mentionne le président de la République). Le procureur l’interrompt.
Me Ousseynou Fall proteste: « laissez-le répondre », dit-il. « Pour moi, ce sont des fonds politiques », soutient fermement Moussa Sy. Le premier magistrat de la Commune des parcelles assainies, précise à l’agent judiciaire de l’Etat, qu’il n’était, cependant, pas au courant des mécanismes. Que ceux-ci diffèrent d’un maire à un autre. « C’est parce que les dirigeants de l’Etat ont accepté que de fausses soit déposées. Sinon, le préfet n’aurait pas accepté d’approuver le budget de la mairie ».
Le maire des parcelles assainies a aussi affirmé que le chanteur Youssou Ndour a bénéficié de la caisse d’avance. « Ce que je sais, est que Bercy a toujours sollicité le soutien de la ville. C’est cette année seulement que nous n’avons pas reçu de demande d’aide ». L’avocat Me Ousseynou Fall qui procédait, en ce moment à l’interrogatoire, a demandé par ailleurs à l’édile des Parcelles assainies ce qu’il pouvait par rapport au 50 millions remis par Pape Diop à Macky. Néanmoins, Moussa Sy dit préférer que ce soit l’ancien maire ou son successeur à la ville de Dakar qui réponde à cette question.
Omar Ndiaye (Actusen.com)