Selon le dernier bilan, le cyclone Idai a fait une centaine de morts au Zimbabwe et plus de 200 au Mozambique, le pays le plus touché. La région de Beira, l’une des plus grandes villes du pays située dans la province de Sofala, est particulièrement affectée alors que de fortes pluies ont également entraîné des inondations. Sur place, des milliers de personnes restent à secourir, les humanitaires sont encore à pied d’œuvre et les autorités quelque peu dépassées par l’ampleur de la catastrophe.
Les jours passent, mais l’urgence demeure. Des milliers de personnes restent isolées, l’accès est rendu difficile par les eaux qui recouvrent désormais des pans entiers de la région, jusqu’à 6 mètres parfois. Le bureau des Affaires humanitaires des Nations unies a prévenu que compte tenu de la persistance des pluies dans les prochains jours, « la situation va probablement empirer ».
Une crainte partagée par Alberto Mondlane, le gouverneur de la province de Sofala. « Il y a les crues qui arrivent alors que nous avons déjà de très nombreuses personnes en haut des arbres ou en haut des maisons. Elles attendent du secours. »
Zones inacessibles, besoins urgents
Venir en aide aux victimes dans des régions isolées reste donc la priorité à l’heure actuelle, confirme Marie-Christine Ferir, coordinatrice de la mission d’urgence de MSF Belgique. « Ce qui est important encore aujourd’hui, c’est d’aller secourir des gens qui sont dans des villages ou des endroits où personne n’est allé. Là, il faut des hélicoptères, des bateaux, des équipes spécialisées dans la recherche de personnes en difficulté dans des endroits compliqués. »
« C’est en cours, mais cela demande plus de moyens », déplore Marie-Christine Ferir, d’autant que les prévisions pour les jours à venir ne font que renforcer l’inquiétude. « Les fortes pluies continuent et apparemment, cela va continuer. En plus, il y a des barrages qui sont pratiquement à leur maximum et qui risquent de devoir être ouverts pour ne pas céder. »
Autre sujet de préoccupation, les réserves d’eau potable de la ville de Beira, qui pourraient venir à manquer dans les 48 heures. « Ici les stocks s’amenuisent », confirme une source du Programme alimentaire mondial. Un problème qui vient s’ajouter aux besoins de nourriture, de médicaments ou d’hébergements d’urgence.
Une ville ravagée, une aide indispensable
Tout reste donc à faire et les défis s’annoncent colossaux. « Il faut commencer à reconstruire, notre parc industriel a été anéanti, explique le maire de Beira, Daviz Simango. On a des problèmes de carburant, de nourriture à fournir aux gens. Voilà les défis auxquels est confrontée la ville actuellement… Il s’agit d’une ville détruite. »
Une situation qui impose désormais aux autorités de compter sur la solidarité internationale. A en croire le ministre mozambicain des Affaires étrangères, José Pacheco, de nombreux soutiens se sont déjà déclarés, reste à quantifier le montant de cette aide. Sur le terrain, les ONG et les Nations unies coordonnent toujours leur riposte depuis l’aéroport de Beira; des réunions se tiennent matin et soir avec les autorités, pour faire le point et mutualiser les efforts.
Et alors que le président mozambicain Felipe Nyusi a décrété trois jours de deuil national qui ont débuté ce mercredi, certaines familles ne peuvent toujours pas pleurer leurs morts, pointe le gouverneur Alberto Mondlane. « Nous avons des informations de personnes évoquant des morts alors qu’il n’y a pas la place pour inhumer leurs proches, parce qu’on parle là de zones inondées ! »
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Rfi.fr