Au Nicaragua, les forces progouvernementales continuent leur opération à Masaya, à une trentaine de kilomètres de la capitale. Cette incursion, rebaptisée par l’opposition « Opération nettoyage », cible le quartier indigène de Monimbo, où la population est fortement mobilisée contre le président Ortega dont elle réclame la démission. L’objectif pour le gouvernement est de venir à bout des barricades qui paralysent totalement la ville et certains axes routiers du pays depuis plusieurs semaines. La violente répression de la contestation a déjà fait quelque 300 morts depuis le 18 avril.
Sur les enregistrements qui parviennent, les habitants de Masaya témoignent de rafales d’armes automatiques et de tirs d’armes lourdes en provenance des quatre coins de la ville. Ils racontent les hommes cagoulés, vêtus de chemises bleues et munis de fusils d’assaut qui arpentent cette ville de 100 000 habitants, la plus mobilisée ces derniers mois contre le gouvernement Ortega.
Pour l’avocate Juanita Jimenez, dont la famille se trouve sur place, la répression est encore montée d’un cran : « Il n’y a aucune limite. Sur les radios officielles, ils diffusent des chansons où ces gens sont désignés comme des terroristes, des messages qui encouragent les actes criminels des forces progouvernementales contre la population civile. »
Pour Paul Oquist, le ministre nicaraguayen chargé des Politiques nationales, l’avancée des forces progouvernementales est une bonne chose. La promesse dit-il, d’un rapide retour à la normale. « La bonne nouvelle en provenance du Nicaragua est que le coup d’État a échoué. C’est une très bonne nouvelle, car cela va permettre le dialogue, ce dont les putschistes ne voulaient pas. »
Une opération qui intervient au moment où la communauté internationale réclame l’arrêt de la répression. Mardi 17 juillet, le représentant du Vatican au Nicaragua a réclamé une trêve ainsi que le retour du gouvernement et de l’opposition à la table des négociations.
Le représentant du Vatican «réclame une trève»
Le nonce apostolique Stanislaw Waldemar Sommertag a exprimé mardi sa « profonde préoccupatipon » lors d’une conférence de presse. Il est le représentant du Vatican au Nicaragua.
« Il n’est pas acceptable de considérer que les morts et les victimes de la violence peuvent résoudre une crise politique et garantir la paix et la prospérité au Nicaragua. Par conséquent, en pleurant les morts et en priant pour les familles, je lance un appel, de toutes mes forces, spirituelles et terrestres, à la conscience de chacun, pour parvenir à une trève. Et permettre un rapide retour à la table du dialogue national, afin de trouver ensemble une solution adéquate et résoudre ainsi la crise ».
Rfi.fr