On le savait capable de toutes les plaidoiries, mais sauf celle-ci. Et pourtant, le tonitruant Avocat a osé le faire. Alors que beaucoup étouffent de nervosité contre le coup de force que le dictateur gambien est en train de perpétrer pour rester au Pouvoir, en dépit de sa défaite de la Présidentielle du 1er décembre 2016, Me El Hadj Diouf a décidé de prendre leur contre-pied.
Pour ce faire, il a déclaré, au détour d’une conférence de presse, ce jeudi : «ma position diffère de celle jusque-là développée dans ce pays. On ne cesse de tirer sur le chef d’Etat d’un pays souverain. Respectons la souveraineté de ce pays. On qualifie Yaya Jammeh de tous les noms d’oiseaux. Il mérite respect et considération, parce qu’il dirige un peuple», dit-il », de prime abord.
Puis, l’Avocat de surprendre son monde en ces termes : « vous savez pourquoi Yaya Jammeh a demandé la reprise des élections ou l’ introduction d’un recours ? Parce que la Commission électorale a reconnu ses erreurs, mais maintient Adama Barrow comme Président. Les gens ne racontent donc que des histoires et ne disent pas la vérité ».
Il explique : « je suis juriste et dans tous les pays, les élections obéissent à un processus, elles se terminent par une déclaration définitive de l’élection d’un candidat. Mais on semble dire qu’en Gambie, on ne peut pas le faire».
C’est dire qu’à l’exception de Vladimir Poutine, Me El Hadj Diouf est l’un des rares à n’avoir pas condamné la démarche de Yaya Jammeh. Pour rappel, se prononçant sur la situation qui prévaut en Gambie, le ministre des Affaires étrangères russe s’est simplement contenté de dire que son pays suit le déroulement des évènements. Ni plus, ni moins !
