Des milliers de fonctionnaires licenciés, c’est une nouvelle purge au sein de l’administration en Turquie. Cette fois plus de 4 000 employés ont été remerciés, accusés de soutenir l’imam Fethullah Gülen, cerveau présumé du putsch raté en juillet dernier. Au total ce sont maintenant plus de 120 000 employés de la fonction publique qui ont perdu leur poste depuis neuf mois, et le pouvoir turc ne semble pas déterminé à ralentir la cadence, bien au contraire.
avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Le Premier ministre Binali Yildirim avait prévenu : après le référendum du 16 avril, il y aurait un nouveau rythme et une nouvelle méthode pour « nettoyer » l’administration de ceux qui sont présentés, comme des proches de Fethullah Gülen. La méthode ne semble pas encore avoir changé : c’est par décret, autorisé sous l’état d’urgence, que les fonctionnaires ont été remerciés.
Les noms des 4000 personnes ont ainsi été publiés au Journal officiel : des fonctionnaires de plusieurs ministères, mais aussi des militaires et des universitaires. Le rythme en revanche semble s’accélérer : il y avait eu une accalmie au cours des dernières semaines mais depuis le référendum du 16 avril, il y a eu au total plus de 14 000 licenciements, et au moins 1000 arrestations toujours au motif de sympathie pro-Gülen.
Le pouvoir turc assure que la purge se poursuivra jusqu’à l’éradication complète du réseau güleniste. Il assure aussi que les fonctionnaires injustement accusés seront réintégrés. Ce qui ne semble pas être le cas de beaucoup d’employés : dans la même période seulement 236 d’entre eux ont été réembauchés.
Rfi