Le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information, en partenariat avec OXFAM, a, dans le cadre d’un projet d’appui aux professionnels des médias pour la gouvernance des finances publiques et des ressources minérales, organisé à l’intention des étudiants dudit Centre un séminaire-bilan sur les hydrocarbures.
Le conférencier, Ousmane Sonko, par ailleurs leader de Pastef, n’a pas manqué de tirer sur Macky Sall et son régime pour la gestion de ces ressources naturelles. Ainsi, l’ancien Inspecteur des Impôts et Domaines radié de la Fonction publique, en dissertant sur le dispositif juridique légal et institutionnel de la gestion du pétrole au Sénégal, a dénoncé les pratiques qui, dit-il, s’inscrivaient en marge de la loi elle-même et qui, à son avis, était portée par les autorités publiques qui devaient défendre en premier cette loi.
Nourrissant de griefs à l’égard de ces dernières, qu’il taxe de gestion nébuleuse, l’ancien fonctionnaire de se demander « pourquoi l’Etat du Sénégal s’empresse de bazarder les ressources naturelles aux multinationales? »
«Il faut qu’il nous explique pourquoi, tout en sachant que le cadre législatif ne nous est pas favorable, il continue cette frénésie de signer des contrats pétroliers dans des conditions d’opacité totale»
Pour le nouvel opposant au régime de Macky Sall, le dernier est le contrat de TOTAL qui a été accordé dans le plus grand secret, alors que, pour lui, le Code pétrolier fait obligation de publier tous les contrats, tous les décrets, les arrêtés et même les autorisations des cessions relativement au pétrole.
Maintenant que du pétrole et du gaz ont été découverts au Sénégal, l’urgence devait être, selon Ousmane Sonko, de marquer un coup d’arrêt, de reformer un peu le Code et son décret d’application, pour le rendre beaucoup plus favorable au Sénégal, avant d’attribuer les autres blocs pétroliers.
Malheureusement, souligne le conférencier, le Gouvernement de Macky Sall fait exactement le contraire.
«Plus d’une quinzaine de contrats ont été déjà signés, dont plus d’une dizaine par Macky Sall, durant les 4 ou 5 dernières années, alors que pour Abdoulaye Wade qui a fait 12 ans n’a signé que 04 contrats», déplore-t-il
Ousmane Sonko d’ajouter qu’il n’y a pas à s’empresser pour plusieurs raisons. La première, constate-il, c’est le cadre légal, législatif et réglementaire qui n’est pas favorable au Sénégal.
«On doit marquer un temps d’arrêt, reformer et produire un bon Code pétrolier qui tient compte des intérêts des investisseurs, mais aussi et surtout des intérêts du peuple sénégalais qui a plus besoin des avantages à tirer de ce pétrole que des Multinationales», enseigne-t-il.
Esquissant toujours des pistes de solutions, le leader du Pastef préconise qu’il faille donner un champ beaucoup plus large à la partie légale, c’est-à-dire il faut, en mettant le maximum dans la loi pour éviter de donner à un ministre trop de pouvoirs à négocier des contrats avec les Multinationales avec tous les risques et dangers, toutes les tentations qui peuvent être liées à cela.
Et, de l’avis de Ousmane Sonko, au Sénégal, on ne fait jamais d’appel d’offres. «Or, il faut instaurer la procédure de l’appel d’offres».
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