Vingt et un candidats sont en lice alors que la campagne électorale pour la présidentielle en République démocratique du Congo s’est ouverte ce jeudi 22 novembre. Mais tous ne sont pas rentrés au pays. Mercredi, le candidat de la nouvelle coalition d’opposition Lamuka, Martin Fayulu, a fait son retour à Kinshasa. Il représente plusieurs des poids lourds écartés de la course, dont l’ancien-président Jean-Pierre Bemba et l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. Après sa tentative de désigner un candidat unique, l’opposition apparaît toujours divisée à un mois du scrutin.
Martin Fayulu rentre, mais les dissidents de la coalition d’opposition Lamuka, les présidents de l’UDPS, Felix Tshisekedi, et de l’UNC, Vital Kamerhe, sont toujours à l’extérieur du pays. Dans leurs rangs, on promet l’annonce d’une alliance et un retour triomphal à Kinshasa d’ici à ce week-end. Deux leaders qui, tout en repoussant leur retour, seraient impatients de montrer leurs « poids politiques », ce qui les avait conduits l’un comme l’autre à refuser a posteriori la désignation de Martin Fayulu comme candidat unique.
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A un mois des élections, la communication de ces partis ou groupements d’opposition reste tourner l’un vers l’autre. « Alors que nous, on aligne 70% des candidatures sur l’ensemble des scrutins », assure un cadre du Front commun pour le Congo (FCC).
Depuis presque deux mois, l’opposition dénonce l’utilisation des moyens de l’Etat et la campagne précoce de la nouvelle plateforme électorale parrainée par Joseph Kabila. A plusieurs reprises, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a dénoncé, la commission électorale a renvoyé la question aux pouvoirs publics dont les animateurs appartiennent aujourd’hui pour l’essentiel à la nouvelle coalition au pouvoir. Mais les deux institutions ont promis de se montrer vigilantes et intraitables contre toute entorse au cours de cette campagne électorale.
Un scrutin très incertain
Difficile pour l’opposition de réunir les moyens pour mener campagne. Beaucoup de partis se disent aujourd’hui exsangues après le paiement des frais de candidatures qui ont connu une hausse vertigineuse depuis le premier processus électoral en 2006. Un million de dollars au bas mot pour avoir des candidats dans presque toutes les circonscriptions. Le FCC a lui déboursé quelque 20 millions.
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Les montants dépensés sont astronomiques pour participer à ce que l’opposition qualifie toujours de « farce électorale », en raison, selon elle, d’un fichier corrompu avec « 10 millions d’électeurs fictifs » et de la polémique autour des machines à voter rebaptisée « machines à tricher ».
« Ils ne sont pas prêts, c’est tout », rétorque un cadre du FCC. « Ils aimeraient qu’on demande un report, mais le 23 décembre, ils vont prouver une fois pour toutes qu’ils sont incapables d’organiser des élections crédibles dans ce pays », promet l’un des leaders de l’opposition. Tous les candidats ou presque, pour l’instant, disent rester mobilisés pour participer aux scrutins.
Rfi.fr