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Persécuté par les Législatives du 30 juillet : Macky inaugure le Centre Annette Mbaye d’Erneville, un hôpital inachevé

Le but est noble. Le geste salutaire. Pour autant, comme Wade avant son départ du pouvoir, le président Macky Sall inaugure ce matin (vendredi) à 10 heures, un peu avant la prière du «Juma», un Centre Hospitalier inachevé. Il s’agit d’Annette Mbaye d’Erneville.

Les travaux de finition et d’installation du matériel sont toujours en cours. Mais à l’approche des élections législatives qualifiées de très surréalistes, le chef de file de la Mouvance présidentielle semble être persécuté par le scrutin du 30 juillet prochain. Au point de devoir inaugurer une diva fragile. Après celle de la mosquée de Mbour et une visite à coups de millions aux relents politiques aux pêcheurs de Saint-Louis (Guett-Ndar. Actusen.com vous plonge au coeur de l’infrastructure!!!

Nichée dans le village traditionnel de Ouakam, le Centre de Santé Annette Mbaye d’Erneville, première en son genre au Sénégal et en Afrique au sud du Sahara, est destinée à la mère et à l’enfant. Exclusivement.

Mais surtout, aux couches vulnérables que sont les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans. Une tranche de la population pris en compte par le Programme de la Couverture Maladie universelle (Cmu). D’un coût moyen de 420 millions F Cfa soit 4 600 euros, elle a été financée à 100% par les partenaires étrangers et nationaux dont 10% pour les Eléments Français au Sénégal en trois exercices : 2015, 2016 et 2017.

Ainsi, en grattant le vernis qui recouvre une cérémonie avant la lettre qui se prépare avec faste, Actusen.com a fait une plongée à Ouakam. Et audit Centre. Sur place, les coups de marteau, de piques, truelles, pioches  et balais se font entendre. Tout au tour et à l’intérieur de l’établissement, les responsables se démènent comme de beaux diables. Les Eléments français au  (Efs) dont le Capitaine Dode font la ronde. Un coup par-ci; un autre, par-là, les ouvriers font la course contre la montre.

Seul Centre de santé dédié à la mère et l’enfant au Sénégal et…en Afrique 

«Il faut faire vite. Le Président de la République sera là, demain», lance un chef de chantier de la peintre, le balai en main. Non loin de ce sexagénaire dont tout ou une partie du visage est couvert de peinture, deux ouvriers dont la moyenne est comprise entre 30 et 35 ans, sont en sueur.

«Il faut aller vite. Le délai est terminé. Dès ce soir, il faut livrer les chantiers pour l’inauguration, le lendemain», renchérit l’un d’entre eux. Il est presque 19 heures, ce jeudi 29 juin 2017. Le crépuscule se signale. La nuit approche. Au fil des minutes, l’obscurité se fit. Mais les ouvriers ne lâchent pas prise. Il faut faire vite et bien. Au point de ne pas se faire tirer les oreilles.

A l’intérieur, les Services de la Primature supervisent. La présence des Renseignements généraux se sent. Des individus, au regard hagard et furtif, font les 100 pas. «Y a-t-il moyen de respecter vraiment le délai imparti ?», s’est interrogé votre serviteur. Mais la réponse est sèche. «On n’a pas le choix», rétorque un autre ouvrier, courbé et en train de remblayer un trou laissé par son voisin. «Même si le ciment sèche la nuit, il faut tout recouvrir, avant de quitter les lieux», ajoute-t-il, l’air pressé de donner un autre coup de truelle à une planche.

Comment tout est parti…

Au début (il y a 5 ans), ce qui va devenir, dans quelques heures, un Centre hospitalier, était un Poste de Santé. En effet, selon le Capitaine Hervé Gode par ailleurs, Officier chargé de la Communication des Eléments Français au Sénégal, tout a commencé en mai 2014. A l’époque, les EFS ont constaté le sérieux du personnel du Poste de Santé qui, malgré un bâtiment en état de délabrement avancé, faisait de gros efforts pour le maintenir dans des conditions opérationnelles d’hygiène. Les éléments français sont alors convaincus du bien-fondé de leur intervention pour la rénovation du poste de Santé.

Capitaine Gode des EFS, une pierre à l’angle de l’édifice

De fil en aiguille, l’idée a commencé à germer. Les plans à se dessiner. Ensuite, à l’arrivée du Général Facon, Commandant des Eléments français au Sénégal, dit le responsable des Actions civilo-militaires des EFS, le Capitaine, la décision a été prise d’engager ce projet de construction. Mais, d’abord, une maternité. Puis, un Service de pédiatrie.

Toutefois, conscients de la lourdeur du coût des chantiers envisagés, il a fallu chercher des partenaires. Ceux-ci sont arrivés comme par extraordinaire, note notre interlocuteur. «Aujourd’hui, on a une cinquantaine de partenaires : Français, Sénégalais, Franco et senegalo-libanais», se réjouit le Chargé des relations civilo-militaires des EFS.

Pape Doudou Thiam, président du Comité Santé

Dans l’enceinte de l’établissement, nous cherchons à rencontrer le Président du Comité de Santé de Annette Mbaye D’Erneville. Entre deux appels téléphoniques, Pape Doudou Thiam se résout, finalement, à nous accorder quelques minutes de son temps précieux.

«Depuis 5 ans, j’avais une idée de faire une maternité dans ce poste de santé, lorsque j’ai été élu Président du Comité de Santé. J’ai rencontré le Capitaine Gode dans le cadre de ce projet. Ensuite, des soutiens se sont manifestés. Un an après, nous avons lancé le projet qui, par la grâce de Dieu, va permettre à ce lieu de santé de passer de Poste à Centre hospitalier», confirme-t-il les propos du Capitaine Gode.

Ecole de Formation en Santé au sein de l’Hôpital

Réservé à la mère et à l’enfant, ce Centre, en plus des soins spécifiques qui feront de lui un exemple dans le pays, va accueillir une Ecole de formation de tous les métiers de formation en Santé. Avec toutes les commodités et les peintures adaptées aux établissements de santé en Europe et dans les régions développées du monde. «C’est le seul au Sénégal», insiste le Capitaine Gode. Et les cours seront dispensés par un personnel qualifié venu d’ailleurs.

«Il y a 8 personnes qualifiées qui arrivent au mois de novembre et les cours vont commencer aussitôt. Pour le moment, il y a deux éléments précurseurs qui sont venus. Un mois en arrière, ils ont rencontré les responsables des 11 Centres de Santé sur la presqu’île de Dakar. Il a été convenu que la formation de 11 établissements de Santé se ferait à Annette d’Erneville», affirme, toujours, le Capitaine Gode très en verve.

En effet, le déficit en personnel de Santé était criard au Sénégal, cette Ecole nichée à Ouakam va «former des cadres en Santé, en vue de réduire la mortalité de la mère et de l’enfant», souligne Pape Doudou Thiam.

Matériel toujours en cours d’installation

Et pour couronner le tout, des personnalités bien connues dans le domaine de la Santé dont Dr Djibril Yade, médecin anesthésiste à l’hôpital Le Dantec, prend une année sabbatique pour s’occuper, exclusivement, du Centre de santé Annette Mbaye d’Erneville et participer à la formation du personnel. Fils de Ouakam, apprend-on, il veut «rendre à Ouakam ce qu’il lui a donné».

Mais tout ce qui brille n’est pas de l’or. Et pour cause. Certes, à part la peinture, les bâtiments sont prêts. Toutefois, il reste beaucoup à faire. Le nécessaire pour un démarrage effectif des activités, est en cale sèche. Démarrés il y a 18 mois, voilà que l’heure de l’inauguration du Centre a sonné. Alors que les finitions restent encore. Les ouvriers en action.

Pis, une incursion faite par Actusen.com dans les lieux lui a permis de constater que le deuxième container de matériels est arrivé, jeudi, à quelques jours de l’inauguration. Alors que les équipes techniques s’affairent pour les derniers réglages. Avec l’odeur de la peinture, le Chef de l’Etat sera bien obligé d’enfiler un masque, de peur d’en inhaler.

«Le matériel est toujours en cours d’installation. Ça fait 18 mois seulement qu’on est sur le projet, il arrive à sa fin», dit Capitaine Gode. Qui refuse, tout de même, que cet aspect des travaux soit un échec.

Menace contre Eva Marie Coll Seck

«Je pense que l’ancien Poste de Santé, qui va devenir un Centre, pourra ouvrir ses portes et le personnel commencer ce qu’il savait faire auparavant, dès la semaine prochaine. Une fois que le personnel aura pris ses marques, l’équipe en place va commencer les accouchements»,  a-t-il prédit.

Equipé d’une ambulance pour le transfert de la future maman en cas d’urgence vers des structures publiques ou privées beaucoup appropriées, ce Centre aura une maternité d’une capacité de 15 femmes enceintes. «On a constaté qu’au Sénégal, les gens ne sont pas trop expérimentés», souligne pour sa part, Pape Doudou Thiam.

«C’est un constat. Aujourd’hui, partout et même à Le Dantec, c’est saturé. La maternité ne fonctionne pas. Dans les autres structures, c’est plein. La population a augmenté. Et il fallait réagir», a ajouté le Président du Comité Santé de Annette Mbaye d’Erneville.

Cependant, lance-t-il, «on attend le personnel du Ministère de la Santé. Mais si l’appel tombe dans l’oreille d’un sourd, dit-il, le Centre cherchera le personnel qui sied pour faire le travail». «Le Centre est pour tout le Sénégal. Si les Services de Santé répondent, tant mieux; au cas contraire, on continue le travail déjà entamé», prévient Pape Doudou Thiam.

La balle est lancée dans le jardin de Eva Marie Colle Seck, la Ministre de la Santé et de l’Action sociale.

Gaston MANSALY (Actusen.com)

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1 comment

saa kadior 30/06/2017 - 15:53 at 15:53 PM

Arrêtez la corruption !!
L’argent sale a-t-il brusquement envahi le Sénégal ? en tout cas c’est le moins qu’on puisse pensé car c’est Macky qui nous faisait croire que c’est cet argent illicite qui circulait au temps de Wade….
Mais comme par miracle, l’argent réapparait tout d’un coup et cette fois uniquement pour corrompre des adversaires que les temps dures du règne de Macky n’ont pas épargné, pour forcer des marabouts à faire de la politique, des religieux que le sevrage brutal dû à la perte inattendu du pouvoir par Wade à laisser des séquelles bref, l’argent sort pour donner aux ayant droit ce que l’Etat leur devait il ya si longtemps, politique de charme envers des nécessiteux qui n’y croyaient plus. En effet tout est bon pour survivre, bon pour passer le cap des législatives car on dirait que Macky avait choisi d’affamer son peuple pour mieux les corrompre si on sait que ventre affamé n’a point d’oreilles et hélas souvent point de dignité surtout pour certains politiciens qui n’ont de mérite que leur langue.
Ce chef du parti le plus désorganisé et indiscipliné de la planète, ce prisident le plus nul de Senghor à nos jours a fini de plonger notre pays dans le noir tellement on semble ne plus retrouver nos repères.
Le moins qu’on puisse espéré est que tous ces vers de terre qui rampent vers le Palais la nuit soient conscients que c’est l’avenir de ce pays qui est en jeu et l’argent qui leurs est donné est le leur mais qu’il sachent que le Sénégal a besoin d’arrêter cette hémorragie avant qu’elle ne nous plonge dans un coma irréversible.
Ces soi-disant frustrés parce que non investis sont les pires parasites du pays car l’heure n’est pas à la quête d’un poste qui durera 2 ans et même pas mais de s’unir autour de l’essentiel pour bouter ce prisident loin de nos yeux et sauver ce Sénégal qui pleure et nous tend les bras. L’opposition n’a pas des milliards pour vous consoler à l’image du prisident qui distribue des billets pour la Mecque et des millions aux députés les plus nuls de l’histoire du Sénégal.
L’histoire retiendra les traitres qui, au moment crucial de notre existence ont choisi leur poche et non le peuple. En démissionnant du PDS, Ndeye Gaye, Abib sy et autres ont montré qu’ils ne respectent pas ceux qui ont toujours été délaissé en leur faveur comme si, ils étaient mieux nés que les autres.
Bon vent et tant pis car vous avez raté le train du changement et des revirements à 360 degré ne vous donnera plus de place dans ce train qui a déjà entamé son parcours.
« On nous tue mais on ne nous déshonore pas » alors résistons à la corruption, serrons les ceintures même si j’avoue que les temps sont dures afin de franchir le dernier cap qui est là devant nous et que nous n’avons pas le droit de laisser filer cette occasion.
Saa kadior

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