Dans un Sénégal où la rumeur fait souvent office d’informations, et où la fumée répand ses volutes avant même que le feu ne prenne, les vidéos à profusion montrant des personnages dans leurs cuisines en train de triturer des boulettes de riz, et nous expliquant avec effroi qu’il existe un riz importé de Chine qui serait fait de plastique et qui une fois en boule et projeté sur le sol, rebondirait comme une balle de tennis, posent question.
Imaginez que cela soit vrai, comme dirait le Docteur Ngom qui a orienté nos jugements vers une fake-news virale, «de facto, entré en contact avec le feu, le plastique fond. Je n’ai pas encore vu ni entendu quelqu’un le cuisiner et dire que le riz a fondu dans l’ustensile.
L’autre élément qui nécessite vérification, nos femmes ont tendance à palper entre leurs doigts le riz pour voir s’il est bien cuit ou pas. Si c’est le riz en plastique, je crois qu’il aurait collé sur les doigts, causant des blessures, d’autant que c’est une matière inflammable ».
Alors, il convient de vite expurger cette information. Le Ministère du Commerce et celui de la Santé doivent impérativement communiquer et véritablement creuser cette information. Mais si cette fable gastronomique s’avère fantaisiste, elle nous questionne sur son origine et il ne faudrait pas, vus l’ampleur de la diffusion et ses variantes inquiétantes, que cette intoxication ne soit que le fruit d’une manipulation de masse orchestrée par des producteurs de riz locaux, qui souhaitent ainsi inciter par la terreur les consommateurs à choisir leurs produits.
Lesquels manquent, en ce qui concerne leur distribution, de stratégie marketing et souvent d’exigence de qualité, même si le riz de la vallée est bon pour notre santé et notre économie. La machine à rumeurs tourne à pleins fantasmes… Mais, «plus y’a d’fous, plus on riz… »
Boy Melakh