Populations du Sénégal, citoyens de Dahra, résidents et ressortissants, il est temps que l’Etat du Sénégal règle une bonne fois pour toute la question foncière dans ce pays. Ce qui s’est passé à Ouakam pourrait bel et bien se produire à Dahra si des gens responsables et conscients n’avaient pas géré la situation de façon diplomatique et courtoise.
Nous, membres du Collectif pour la Défense des Intérêts de Dahra, sommes arrivés à un moment où l’opinion nationale et internationale doit être édifiée sur cette « bombe » qui couvait dans cette commune de Dahra, depuis quelques temps.
Nous n’allons pas entrer dans tous les détails, mais faire un résumé pour informer les uns et rafraîchir la mémoire des autres.
Pour rappel, le site en question est une place publique qui a été dénommée « Place Feu Capitaine Abdoulaye Ngom ». Le décès de ce Capitaine est survenu le 19 juin 1998 en Guinée-Bissau, lors de l’Opération Gabou ; son corps n’a pas été retrouvé au combat.
Par délibération du Conseil Municipal de l’époque dirigé par l’ancien Maire Aly Saleh, cette place publique a été baptisée du nom de ce valeureux fils de Dahra.
Depuis l’inauguration de cette place en présence du Ministre des Collectivités Locales, feu Ousmane Masseck Ndiaye et la pose de la plaque de dénomination et faute de n’avoir pas retrouvé son corps, Parents, Amis et Frères d’armes de passage à Dahra ont fini de faire de cette place un lieu de souvenir et de recueillement.
Le 24 novembre 2005, une demande de terrain a été introduite par un certain Mouhamed Ndiaye, intéressé par ce site. Le P.V. de la réunion du Conseil Municipal de l’époque montre clairement que les conseillers municipaux avaient émis des réserves et posé des conditions sur la question, certains s’étaient même opposés à sa réaffectation.
Bref, les différentes interventions des conseillers municipaux n’allaient pas dans le sens d’une délibération, encore moins d’une cession de cette place à M. Mouhamed Ndiaye.
Le 8 mars 2006, la Division Régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat dans sa correspondance N° 050 MUAT – DRUH a émis un avis défavorable sur cette attribution, car n’étant pas conforme à la règlementation.
Et M. Mouhamed Ndiaye, face à l’opposition des populations, a finalement cédé le terrain dans le plus grand secret à un commerçant de Dahra. Nous n’avons rien contre ce commerçant qui, nous semble-t-il, est un honnête citoyen. Mais, notre combat, c’est un combat de principe. Nous ne ciblons personne, ce sont les faits qui nous intéressent.
Même si le nouveau promoteur dispose d’un décret présidentiel portant le numéro 2011-765, en date du 8 juin 2011, signé par l’ancien Président Abdoulaye Wade à la veille de son départ et d’un Titre foncier, la délibération du Conseil Municipal n’existe que dans les papiers. La plupart des conseillers municipaux de l’époque nous ont signifié qu’il n y avait pas eu de délibération et qu’ils n’avaient pas donné feu vert au Maire d’alors de procéder à la réaffectation de ce terrain, ce qui présage d’une nébuleuse et d’une possibilité de falsification du Procès-verbal, parce que le P.V. minute porte le numéro 04/CD/CM du 24 novembre 2005, alors que dans les lettres que le Maire avait adressées à la DRUH les P.V. portent les numéros 11/CD/CM et 12/CD/CM également datés du 24 novembre 2005.
Si vous jetez un coup d’œil sur le P.V. de la réunion du Conseil Municipal, vous verrez clairement que la majorité des conseillers municipaux n’étaient pas d’accord pour que l’on octroie ce site. Pourtant, une délibération fabriquée de toutes pièces a été servie pour faciliter l’octroi de ce terrain à M. Mouhamed Ndiaye.
Ce qui est plus grave, c’est qu’à la même date, c’est-à-dire le 8 juin 2011, trois autres parcelles de terrains sises à Dahra ont été octroyées par décrets présidentiels. Il s’agit des décrets 2011-766, portant sur 2 200m2, 2011-767 concernant 1 hectare et 2011-768 portant sur 2 hectares 25 ca.
Nous ne minimisons pas la valeur d’un décret présidentiel, mais n’oublions pas également que la légitimité populaire est au dessus de tout. Si les conseillers municipaux, en tant que représentants de la population n’avaient pas acceptées d’octroyer ce terrain, cela signifie que la population de Dahra avait refusé de céder cette place.
Citoyens de Dahra, ne vous souciez pas de notre mutisme depuis quelques temps, ce n’est qu’une question de stratégie, mais nous vous assurons que la bataille continue et continuera.
Chers amis, cher public, je vous remercie de votre aimable attention, et je terminerai par ces mots : Notre commune n’est pas une marchandise !
Les membres du Collectif pour la Défense des Intérêts de Dahra