Sémou Fall a été attrait hier, à la barre du Tribunal départemental de Guédiawaye pour les délits de coups et blessures volontaires sur ascendant, violence et voie de fait, détention et usage de chanvre indien.
Dans sa version des faits qui remontent en plein mois de ramadan (le 7 juin 2018), la plaignante qui n’est autre que la mère du prévenu a expliqué que «le jour des faits, il s’en est pris à son frère cadet, Assane Fall. Il a exigé à celui-ci de se ravitailler auprès de sa cliente à l’heure de la rupture du jeun. Injonction qu’Assane Fall a tout bonnement refusée. Comme ils ont l’habitude de le faire, les deux frères ont échangé des propos. Et Sémou n’arrêtait pas de manquer de respect aux autres membres de la famille en insultant tout le monde. Après avoir troublé la maison avec des propos injurieux, il a asséné plusieurs coups à son petit frère qui ne pouvait plus se défendre. Venue les séparer, il m’a bousculé avec violence et a continué à bastonner son frère. Etant consciente qu’il peut tuer mon fils, j’ai essayé à nouveau de les séparer. C’est à ce moment qu’il m’a donné plusieurs coups et m’a bousculé une nouvelle fois, avant de sortir».
La dame qui ne cautionne pas le comportement de son fils souhaite que celui-ci soit puni sévèrement. Car dit-elle, «ce n’est pas la première fois qu’il agit de la sorte. Pis, il est armé et menace de tuer tout ce qui bouge à la maison quand il n’est pas lucide».
Le témoignage de son frère l’a davantage enfoncé. Agé de 17 ans, Assane Fall rapporte que son frère, après l’avoir roué de coups, a vandalisé sa chambre et a piétiné son téléphone portable. Plus grave, son petit frère déclare qu’il l’a menacé de mort.
Pour sa défense, l’accusé qui a séjourné à deux reprises à la prison pour les mêmes faits qui lui sont reprochés déclare que sa mère parle sur le coup de la colère. «Elle ne veut pas que je corrige mon petit frère. A chaque fois que je me dispute avec lui, elle s’en mêle et prend toujours sa défense. Je n’ai jamais levé la main sur elle», a-t-il soutenu.
S’agissant du chanvre indien retrouvé dans sa chambre, Sémou prétend que c’est un complot de sa mère et de sa grande sœur pour l’enfoncer davantage. Et en ce qui concerne les armes blanches qu’il détenait, l’accusé affirme : «c’est normal que je détienne des couteaux car mon père est un charcutier. Il vend de la viande et parfois c’est moi qui garde son matériel».
Dans son réquisitoire, le ministère public a estimé que l’accusé est coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a ainsi requis 6 mois de prison ferme. Le délibéré est prévu le 22 juin prochain.
Maguette Ndao (Actusen.sn)