La Corée du Nord a procédé à un nouveau tir de missile balistique, le 13e depuis le début de l’année. Selon l’état-major des armées sud-coréennes, l’engin a été tiré à 9h40 heure locale, ce mardi 4 juillet 2017, depuis le pas de tir de Panghyeon, près de la capitale. Le jour de la fête nationale américaine. Pyongyang parle d’une étape «historique» dans le développement de son système de dissuasion nucléaire.
Les menaces, les appels à la retenue ou les promesses de dialogue n’ont eu aucun effet : la Corée du Nord a procédé ce mardi à son 13e tir de missile depuis le début de l’année 2017, d’une durée de 37 minutes pour une distance de plus de 930 km.
Le président sud-coréen Moon Jae-in a convoqué en urgence son conseil de sécurité nationale. Le missile est allé s’abîmer en mer du Japon, selon le commandement de l’armée américaine dans le Pacifique. Il a atteint la Zone économique exclusive de Tokyo.
Selon la télévision publique nord-coréenne, le numéro un du régime a lui-même supervisé l’essai de ce missile, présenté par la présentatrice comme un moment « historique ». Kim Jong-un a signé l’ordre de tir lundi, précise Pyongyang, documents à l’appui pour marquer le coup.
Dans un bulletin télévisé spécial, les autorités nord-coréennes assurent qu’il s’agissait en effet d’un missile balistique intercontinental (ICBM), un Hwasong-14. Une étape cruciale vers la réalisation de son objectif : pouvoir menacer les Etats-Unis avec un feu nucléaire.
Un missile théoriquement capable de frapper l’Alaska
La Corée du Nord est « une puissance nucléaire forte », dotée d’un « très puissant ICBM qui peut frapper tout endroit au monde », fanfarronne la chaîne du régime. « Une percée majeure dans l’histoire de notre république », ajoute la présentatrice.
L’engin a été tiré à une altitude de 2 802 mètres, selon le régime. En se basant sur la distance parcourue et sur la durée du vol, les analystes ont calculé qu’il avait une portée théorique de 6 700 km, rapporte notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias. Cela lui permettrait d’atteindre l’Alaska s’il était tiré à un angle normal.
Pyongyang cherche aussi à diversifier ses fusées et ses sites de lancement, afin de cacher ses tirs jusqu’à la dernière minute, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Malgré des progrès remarquables depuis 2011, les analystes doutent cependant de la capacité de Pyongyang à miniaturiser une tête nucléaire pour la monter sur un tel missile. Mais aussi de sa maîtrise de la technologie de rentrée dans l’atmosphère nécessaire à l’efficacité d’un missile intercontinental.
Donald Trump réagit compulsivement sur le réseau Twitter
Ultime pied de nez, ce nouvel essai survient et les annonces du régimes surviennent le 4 juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis. Dans deux tweets, le président américain s’est demandé si le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un n’avait « rien de mieux à faire de sa vie ».
Donald Trump a suggéré que la Chine, principal allié de Pyongyang – qui a appelé ce mardi toutes les parties « à la retenue » au côté de la Russie -, pourrait « peut-être » agir et « mettre fin pour de bon à cette absurdité ».
Une agressivité verbale qui cache mal l’impuissance de Washington à convaincre Kim Jong-un de renoncer à son programme de dissuasion nucléaire, un programme considéré par le régime comme sa meilleure chance de survie.
La Corée du Nord, qui a déjà réalisé cinq essais nucléaires et dispose d’un petit arsenal de bombes atomiques, affirme que sa quête d’un missile intercontinental (ICBM) est contrainte par la menace d’invasion des 28 000 soldats américains stationnés en Corée du Sud.
Rfi