C’est la dernière trouvaille du Président de la République, pour redonner vie au processus électoral en panne sèche et refiler envie aux électeurs.
En effet, Macky Sall, qui ne semble plus savoir par où donner de la tête, vient de saisir le Conseil constitutionnel. Afin que ladite Juridiction permette aux électeurs, n’ayant pu retirer leurs cartes, de pouvoir voter aux élections législatives du 30 juillet 2017 avec une carte d’identité nationale numérisée, une carte d’électeur numérisée, un passeport, un permis de conduire ou un document d’immatriculation pour les primo-inscrits non détenteurs d’un des quatre premiers documents administratifs.
Macky Sall, pour motiver sa démarche, invoque, dans un communiqué parvenu à la Rédaction de Actusen.com, que « l’article 3, alinéa 4 de la Constitution stipule que « tous les nationaux sénégalais des deux sexes, âgés de 18 ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi».
C’est ce lundi 24 Juillet 2017, jour même du déplacement du ministre de l’Intérieur à l’Ecole de Police pour s’enquérir du matériel électoral, que le Chef de l’Etat a saisi le Conseil constitutionnel.
Derrière laquelle saisine, il faut voir le fait que Macky Sall n’est nullement plus rassuré par les nombreuses promesses du ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, sur sa capacité à mettre à la disposition des citoyens leurs cartes d’électeurs et d’identité biométriques.
En d’autres termes, le ministre en charge de l’organisation des Elections a beau dire, le même jour, que d’ici à trois jours, tout sera fin prêt. Mais c’est peine perdue. Le Président de la République, pour éviter des soubresauts cauchemardesques, a voulu aller vaquer à du plus ô sérieux : saisir le Conseil constitutionnel pour obtenir l’autorisation qui permettrait à tout un pays de retrouver la confiance.
Bref, le locataire du Palais est aujourd’hui en mode « sébou bou teuha takk, founé lanoukoy taalé » (quand on a du mal à allumer un tas d’immondices, on est tenté de poser le brin d’allumettes dans tous ses compartiments).
La preuve, non seulement, d’après une certaine presse, Macky Sall est d’accord pour un report du scrutin du 30 juillet prochain, si l’envie en démange ses adversaires. Mais aussi, en faisant recours au Conseil constitutionnel, il a fini par désavouer toute la chaîne chargée du processus électoral.
Pas si certain que, désormais, quand Abdoulaye Daouda Diallo se fend de promesses, Macky Sall ne se bouche pas les oreilles
Déjà, quelques heures auparavant, l’un des alliés de Macky Sall, en l’occurrence Djibo Leyti Kâ, chef de file de l’Union pour le renouveau démocratique, a émis, sur les colonnes de Actusen.com, sa volonté de permettre aux Sénégalais de pouvoir voter avec les anciennes cartes d’identé et cartes d’électeurs. Puisque, dit-il, les populations, dans leur écrasante majorité, ne peuvent pas disposer de leurs cartes biométriques.
Pour ceux qui ne le savent pas, la production des cartes biométriques a coûté au contribuable sénégalais 52 milliards F Cfa dont une partie du montant sera payée sous forme de moratoires par le pauvre à l’inquiétante Iris Corporation, l’entreprise qui, on ne sait pas par quelle alchimie, a pu se taper le marché du siècle.
Actusen.com