Accusé d’avoir volé la pirogue d’un pêcheur établi à Yarakh, Mouhamed Chérif Diagne n’oubliera pas de sitôt sa mésaventure. Pour cause, le jeune garçon qui est né en 1994 à Paris a subi plusieurs sévices de la part de pêcheurs qui ont cru que le jeune homme était un voleur. Décrit par les membres de sa famille comme quelqu’un qui perd souvent la raison à cause de troubles psychiques, Mouhamed Chérif Diagne a comparu hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar avec de multiples cicatrices sur le corps.
Le mis en cause qui arrivait à peine à marcher avec l’aide de sa béquille, revient sur les raisons de sa comparution. «Après une violente dispute avec ma sœur, j’ai boudé la maison et je suis parti à Gorée. Comme j’avais trop froid, je me suis réfugié dans une pirogue, bien que je n’y aie pas trouvé le propriétaire. Quelques heures après, il (le propriétaire) de la barque m’a trouvé dedans et m’a conduit à Yarakh. On m’a tabassé là-bas. J’ai reçu un coup violent à la tête j’en ai même perdu la mémoire. Je ne suis pas voleur et je ne fréquente pas des voleurs. Ils m’ont brutalisé et m’ont filmé», a-t-il soutenu. Le prévenu, lors de son périple a inventé plusieurs noms. Tantôt il se nomme Pathé, tantôt Demba ou Mame Cheikh. Interpellé sur ce changement d’identité, il répond : «Je ne voulais pas leur donner mon véritable nom. Je ne suis pas un délinquant». Pis, lors de l’enquête à la police, le prévenu avait déclaré qu’il était sans domicile fixe alors qu’il est domicilié à la Médina.
A en croire son avocat, le jeune garçon souffre de troubles mentaux. La robe noire a ainsi brandi un certificat médical attestant que son client a été interné à l’hôpital Fann. En plus l’avocat relève que Mouhamed Chérif Diagne a toujours réfuté les charges qui pesaient sur lui. A cet effet, la défense a demandé la relaxe du prévenu au bénéfice du doute.
Le tribunal a renvoyé le mis en cause des fins de la poursuite, suivant ainsi la plaidoirie de son avocat.
Maguette Ndao (Actusen.sn)