S’il y a un domaine où note le plus de désordre et de chao que dans n’importe quel autre domaine, c’est bien celui de la communication institutionnelle des Parties au Gouvernement du Sénégal.
En effet, le régime en place a hérité du problème de l’absence de charte graphique gouvernementale et du désordre qui en résulte mais il ne lui a pas encore trouvé de solution. Force est de constater que la question de l’identité visuelle gouvernementale n’est pas érigée en priorité.
Cependant ,à la décharge des hommes et des femmes politiques ou des technocrates à la tête des ministères Parties au Gouvernement, en considération de leur profil on peut estimer sans risque de se tromper qu’ils ne se connaissent pas en communication institutionnelle au point d’impulser une action dans le sens de faire respecter la charte graphique si elle existe ou de la créer au cas où elle n’aurait pas existée.
En plus des ministres, les premiers responsables de l’identité visuellede leurdépartement, trois d’ente ses collaborateurs ont une part deresponsabilité du fait de la station qu’ils occupent dans le ministère. Il s’agit dessecrétairesgénéraux desministères, des Directeurs de Cabinet et desresponsables de la communication.
Ce dysfonctionnement est visible est au niveau des courriers adressés aux ministres par les entités, les ordres de mission, les supports de communication, les panneaux de signalisation de siège des entités, et les documents officiels (Plans, Rapports, Guides, Modules, Présentation Powerpoint etc)
En termes simples, la charte graphique définit l’identité visuelle d’une institution ou d’une organisation. Elle est constituée de plusieurs éléments dont un logotype, un code couleur (c’est-à-dire de couleurs identifiant de l’institution) et un ou plusieurs types de police. Elle indique ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.
Au Sénégal, si certains ministères Parties au Gouvernement ont une charte graphique par contre, ce n’est pas le cas pour d’autres. Et la plus part des ministères qui possèdent une charte graphique ont une charge graphique incomplète. Elle n’est souvent pas écrite.
Les Secrétaires généraux et les Directeurs de cabinet des ministrespeuvent faire l’expérience de vérifier ce que je dis à travers les courriers qui passent par leur bureau. Ils peuvent vérifier chacun en ce qui le concerne si dans leur ministère il existe une charte graphique. Si elle existe de mesurer son degré d’application et el si elle n’existe pas de poser la question à qui de droit pourquoi n’existe telle pas ?
A mon humble, c’est l’un des défis que les ministères Parties au Gouvernement doivent relever impérativement en particulier le chef du Gouvernement à travers la création d’une charte graphique gouvernementale. Car il ne s’agit pas de simples règles à respecter pour promouvoir son identité institutionnelle comme d’aucuns pourraient être amenés à le penser, l’existence ou l’absence de charte graphique gouvernementale pourraient être considérée comme un baromètre pour mesurer la qualité de notre culture organisationnelle et de communication institutionnelle.
Ainsi, les conséquences de l’absence de charte graphique ou de l’existence d’une charte graphique incomplète aux niveaux de certains ministères sont multiformes en interne comme en externe.
Dans le cadre des courriers adressés auxministres, on peut facilement observer les différences de présentation et de police. En effet, chaque entité présente ses courriers comme elle l’entend et l’écrit avec la police qui lui convient sans document de référence (Charte graphique). On peut dire la même chose en ce qui concerne les ordres de mission, les panneaux de signalisation de siège des entités et les autres documents officiels des ministères. Finalement, c’est comme si on est dans une tour de Babelle.
Les conséquences de l’absence de charte graphique ou de l’existence de charte graphique incomplètene sont pas qu’intérieures aux ministères, elles touchent de plein fouet les infographistes et les imprimeurs.Pour les uns, ils éprouvent des difficultés dans leurs créations et pour les autres, ils rencontrent les mêmes problèmes pour l’impression. Leur travail est intrinsèquement lié. L’un dépend de l’autre. Pour les infographistes comme pour les imprimeurs, la charte graphique est leur document de référence dans leur travail. A l’impossible nul n’est tenu.
L’autre difficulté de taille qu’il faut souligner avec beaucoup d’insistance c’est que même avec l’existence d’une charte graphique, c’est d’établir un lien avec les symboles de la République (le drapeau national). Pour les ministères qui détiennent un logotype ils sont confrontés à une difficulté de mise en relation de leur logo avec les symboles de la république face à l’absence de charte graphique gouvernementale. Et pour les ministères qui ne disposent pas de logotype, on peut deviner le videangoissant auquel ils sont confrontés et qui les étouffe.
Le désordre est profond et pénible pour tous. Cette situation n’a fait que trop duré.Elle fait plus de mal que bien. Si certains ministères disposent de logotype et de code couleur ce n’est pas suffisant toutefois d’autres n’ont pas même de logotype encore moins de code couleur. Ce désordre provient du laisser-aller qu’il faut vraiment regretter.
Au total, l’absence de charte graphique gouvernementalea induit certains ministères a essayé de créer leur charte graphiqueou logotype pour se distinguer en tant qu’institutions. Une identité visuelle ne se limite pas à la seule possession d’un logotype et d’un code couleur.
En conséquence, je suggère la suspension de tous les logotypes des ministères et la création d’une charte graphique gouvernementale. Je reste convaincu que pour harmoniser la communication du gouvernement qu’il faut instaurer un système de porte parolat, pour autant, je crois fermement que l’Etat du Sénégal se doit se doter d’une charte graphique gouvernementale pour mettre fin à ce chao.
On peut associer les couleurs de la république du Sénégal avec le nom de chaque ministère Partie au Gouvernement (couleurs de la République plus le nom de chaque ministère Partie au Gouvernement). Ce qui supprimera conséquemment, le logotype individuel institutionnel des ministères sans aucun lien avec la République.
Pour ce faire, on peut s’inspirer de l’exemple français.
Vive le Sénégal !
Vive la République !
Par Baba Gallé DIALLO
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