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Pourquoi le ministre Amadou Ba a tenu à célébrer « cette » fête en plein Conseil présidentiel sur l’investissement

Il en a fait d’une pierre, plusieurs coups ! En effet, au détour du Conseil présidentiel sur l’investissement, auquel il a pris part, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan et ses Services ont tenu à célébrer, ce lundi, « l’adhésion du Sénégal à la Norme spéciale de diffusion des données (NSDD) du Fonds monétaire international.

Motivé invoqué par Amadou Bâ : « c’est l’aboutissement d’un processus, qui aura duré presque deux années, durant lesquelles les informations sur la couverture, la périodicité, l’actualité de nos données économiques et financières, l’accès public à ces données, l’intégrité des données, et la qualité des données ont été appréciées, auditées et mises à niveaux par rapport aux exigences de la Nsdd ». 

Après s’être réjoui de cette adhésion, l’argentier du Sénégal a fait un large zoom sur la « qualité des statistiques nationales », qui est, dit-il, « le socle de la fiabilité des prévisions économiques et sociales ».

Elle détermine aussi, fait remarquer le ministre, « le degré de pertinence et les chances de réussite des politiques sectorielles et régionales, de leur conception jusqu’à leur mise en œuvre, en passant par le suivi et l’évaluation de leurs performances. Voici l’intégralité du speech prononcé par Amadou Ba.

INTEGRALITE DU DISCOURS

« Je voudrais rendre un hommage appuyé au Président Macky SALL pour l’attention particulière qu’il accorde aux questions liées aux statistiques, ce qui explique les avancées historiques notées dans ce domaine ces dernières années dans notre pays. Il disait à l’occasion du lancement du Recensement Général des Entreprises, qu’il « a voulu que l’on dispose d’instruments modernes de mesures de nos avancées, mais également avoir des alertes en cas de stagnation, voire de recul, dans notre marche vers l’émergence. Pour cela, il est utile d’avoir une situation exacte de notre économie au commencement du PSE ».

Cette forte volonté politique s’est traduite dès 2013, par la réalisation d’un Recensement général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage. La rénovation des comptes nationaux, avec le Recensement général des Entreprises et l’Enquête nationale sur l’emploi ont ainsi été réalisés. Ses orientations ont été traduites par le Premier ministre qui préside le Conseil national de la Statistique, qui a recommandé au cours de notre dernière réunion, que l’engagement du Gouvernement d’assurer la bonne gouvernance dans toutes ses politiques se traduise par une production abondante et régulière de statistiques fiables, pour mesurer les impacts du PSE sur le cadre macroéconomiques et les conditions de vie des populations.

A ces soutiens de taille du système statistique sont venus s’ajouter ceux des partenaires techniques et financiers du Sénégal que je remercie pour leur accompagnement bénéfique. Je voudrais particulièrement remercier le FMI et la Banque africaine de Développement (BAD) pour leur implication soutenue dans l’amélioration de la qualité de notre système et de nos productions statistiques.

Mesdames, Messieurs,

Nous voulons célébrer aujourd’hui en ce Conseil présidentiel sur l’investissement, l’adhésion du Sénégal à la Norme spéciale de diffusion des données (NSDD) du FMI. C’est l’aboutissement d’un processus qui aura duré presque deux années, durant lesquelles les informations sur la couverture, la périodicité, l’actualité de nos données économiques et financières, l’accès public à ces données, l’intégrité des données, et la qualité des données ont été appréciées, auditées et mises à niveaux par rapport aux exigences de la NSDD. L’adhésion de notre pays à la NSDD a été préparée suivant une démarche structurée mise en place avec l’appui de la Banque africaine de développement en liaison avec le Fonds monétaire international.

Le Sénégal est aujourd’hui le quatrième pays d’Afrique au Sud du Sahara à adhérer à cette norme, après l’Afrique du sud, l’Ile Maurice et les Seychelles. Il est, en outre, le premier à avoir transité du Système général de Diffusion de Données-amélioré (SGDD-a) à la norme spéciale de diffusion de données (NSDD).

Le FMI a mis en place, en avril 1996, la Norme spéciale de diffusion des données (NSDD) qui a pour objectif l’amélioration de la fréquence et du détail de diffusion des données des États membres. Elle s’inscrit dans la politique de promotion de la transparence des politiques publiques nationales en matière monétaire, budgétaire, économique et financière. La NSDD est désormais une norme de référence internationale qui sert notamment à évaluer les progrès réels en matière de transparence dans les politiques publiques.

La norme comprend des indicateurs relatifs au secteur réel (comptes nationaux, indice de production industrielle, enquêtes de conjonctures, statistiques d’emploi, de chômage et de salaires, prix à la consommation et prix de vente industriels), au secteur budgétaire (comptes des administrations publiques, opérations du gouvernement central, dette de l’État), au secteur financier (comptes analytiques du secteur bancaire, comptes analytiques de la banque centrale, taux d’intérêt, indices des cours boursiers), au secteur externe (balance des paiements, réserves internationales, commerce extérieur, position extérieure, taux de change) et à la population.

La communication régulière de données économiques et financières permet, en effet, au public et aux marchés financiers de former leur propre opinion sur la politique économique d’un pays. Plus un pays fait preuve de transparence en ce qui concerne sa situation et sa politique économiques, plus le secteur privé pourra appuyer ses décisions d’investissement sur des faits concrets. Etant donné que l’investissement est en général le moteur de la croissance, la transparence des données peut ainsi avoir un effet bénéfique sur le potentiel de croissance d’un pays.

Par ailleurs, la NSDD donne aux marchés l’assurance qu’ils recevront des informations sans interruption, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. En retour, elle offre ainsi aux Etats la possibilité de lever des fonds sur les marchés financiers à des taux réduits.

Mesdames, Messieurs, 

Cette adhésion du Sénégal à la norme NSDD est à l’actif du PSE dont l’axe 2 repose sur l’exigence de bonne gouvernance et le renforcement des institutions. L’ambition du Président Macky SALL est de bâtir une société démocratique et solidaire ancrée dans la bonne gouvernance, pour un meilleur partage des fruits d’une croissance accélérée.

La qualité des statistiques nationales est le socle de la fiabilité des prévisions économiques et sociales. Elle détermine aussi le degré de pertinence et les chances de réussite des politiques sectorielles et régionales, de leur conception jusqu’à leur mise en œuvre, en passant par le suivi et l’évaluation de leurs performances. C’est vous dire tout l’enjeu qu’il y a à bâtir un système statistique robuste et fiable. Il constitue la principale source de données pour les pouvoirs publics, les acteurs socioéconomiques et l’opinion publique.

Pour rappel, notre pays s’est d’abord engagé depuis 2001, dans le cadre du Système général de Diffusion des Données (SGDD), à améliorer la production de ses données statistiques, notamment en termes de couverture de périodicité et de délai de diffusion. Les efforts réalisés à cet effet ont ensuite permis au Sénégal d’être l’un des rares pays africains à avoir respecté les exigences du Système général de Diffusion des Données amélioré (SGDD-a) qui est devenu le cadre de référence depuis la revue du FMI de mai 2015. La mise en œuvre de cette approche, nous a permis en moins de deux ans d’atteindre l’équilibre entre les divers aspects de la qualité retenus par la NSDD.

Cette grande avancée que nous célébrons aujourd’hui, a été également possible grâce aux efforts conjugués des différentes structures impliquées dans la mise en œuvre de cette démarche, notamment l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Direction générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT).

Je profite de cette occasion pour féliciter l’ancien Directeur général de l’ANSD, Monsieur Aboubacar Sédikh BEYE qui a su tracer la voie à suivre, le Directeur Général actuel, Monsieur Babacar NDIR, par ailleurs, Coordonnateur national de la NSDD, ainsi que toutes les équipes qui ont travaillé d’arrache-pied pour réussir cette prouesse. Le Sénégal vient de remplir les critères de la NSDD. Le défi actuel est de les respecter pour se maintenir dans le cercle restreint des pays adhérant à la Norme. Soyez assuré que toutes les dispositions seront prises pour nous y maintenir ».

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