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Poutine réunit les présidents turc et iranien à Sotchi sur le conflit syrien

Un sommet sur la Syrie est organisé à Sotchi, en Russie, ce mercredi 22 novembre, entre les trois parrains du processus d’Astana : Moscou, Ankara et Téhéran. Le président russe Vladimir Poutine veut convaincre ses deux homologues, Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani, d’appuyer ses efforts pour trouver une solution politique au conflit syrien. Et pour organiser en Russie une conférence entre l’opposition et le régime.

Les parrains du processus d’Astana ont déjà obtenu des résultats sur le terrain, en mettant en place les zones de désescalade qui ont permis depuis plusieurs mois de faire baisser le niveau de violence en Syrie.

Seulement voilà, le format d’Astana s’est limité aux questions militaires, techniques, au cessez-le-feu. A présent, l’objectif est de lancer des discussions politiques concernant l’avenir de la Syrie.

Le grand objectif diplomatique de Vladimir Poutine, à terme, c’est de pouvoir réunir à Sotchi, dans cette station balnéaire qu’il affectionne tout particulièrement, les représentants de l’opposition et du régime syrien.

Une telle rencontre aurait pour ambition notamment de donner une nouvelle Constitution à la Syrie, ou du moins une issue politique au conflit qui déchire le pays depuis 2011. Ce projet baptisé « Congrès de dialogue national » mettrait la Russie au cœur du dénouement diplomatique de la crise syrienne.

Divergences

Pour y parvenir, Vladimir Poutine doit convaincre Téhéran et Ankara de le soutenir dans ce projet. D’où l’invitation du jour, qui vise à lever ces obstacles. Car ces derniers seront nombreux, à commencer par la querelle kurde, point sur lequel Recep Tayyip Erdogan est sensible.

Moscou veut inviter les Kurdes de Syrie à la table des négociations. La Turquie refuse catégoriquement. « Nous avons vu qu’Erdogan n’accepte pas la position russe sur les Kurdes. Pour Erdogan, le problème kurde est devenu sa priorité », explique le directeur du Centre pour l’analyse des conflits au Proche-Orient.

« La difficulté, ajoute Alexandre Choumiline, c’est que la Russie n’est pas prête à abandonner les Kurdes, elle ne veut pas perdre les contacts qu’elle a établis avec eux. Donc, les deux hommes vont devoir trouver une solution. »

Les deux pays sauront-ils trouver un terrain d’entente sur cette question très sensible ? Ce sera l’un des enjeux majeurs de ce sommet de Sotchi. Il y a également une autre divergence à surmonter, cette fois entre Poutine et Rohani, pointe Alexandre Choumiline :

« Le problème, c’est la présence militaire iranienne en Syrie. Actuellement, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis font pression sur la Russie pour que celle-ci puisse garantir si ce n’est un retrait total des Iraniens, en tout cas un retrait partiel. Et il est clair que la Russie n’a pas les moyens d’obtenir cela de l’Iran. »

L’offensive Poutine

Ce sommet marque le début d’une nouvelle séquence diplomatique, avec Vladimir Poutine à la baguette. L’initiative diplomatique a débuté lundi avec la visite surprise de Bachar el-Assad à Sotchi. Elle s’est poursuivie mardi avec un entretien téléphonique entre le président russe et Donald Trump.

Vladimir Poutine accélère la cadence, alors que vont débuter à Genève de nouvelles négociations inter-syriennes. La Russie veut se montrer incontournable dans un éventuel règlement politique de la crise syrienne.

Le président russe a la ferme intention d’engranger les bénéfices diplomatiques de son intervention militaire auprès de son homologue syrien. Il a des arguments : il est bien sûr très proche du régime syrien, et en même temps il a réussi à s’entendre avec la Turquie, qui est l’un des principaux soutiens de la rébellion.

Avec RFI

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