À 11 jours d’un premier tour de l’élection présidentielle incertain, François Hollande en appelle à « l’intelligence des Français », sans soutenir ouvertement Emmanuel Macron, mais met en garde contre le « péril » Mélenchon.
À moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le président de la République François Hollande est en pleine opération médiatique. De Konbini, en passant par Le Monde ou encore Le Point, le chef d’État esquisse ses préférences quant à son successeur à l’Élysée : plutôt Macron que Mélenchon.
Dans une interview publiée le 13 avril dans l’hebdomaire Le Point, il explique ainsi faire « confiance à l’intelligence des Français qui veulent qu’une action nouvelle se construise à partir de ce que j’ai fait », une définition qui va comme un gant au leader d’En Marche !, tandis qu’il dénonce un « péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte », allusion au candidat de La France Insoumise.
« Cette campagne sent mauvais »
Il y a encore une semaine, François Hollande jugeait que « le vote Mélenchon [n’était] pas un vote de victoire. Personne n’imagine que Mélenchon puisse prendre le pouvoir », confiait-il à des visiteurs. Mais la dynamique de la campagne de ce dernier, désormais crédité de 18 à 19 % d’intentions de vote, le conduit à redouter un second tour Marine Le Pen/Jean-Luc Mélenchon. « Cette campagne sent mauvais », résume-t-il en privé selon le Monde.
Le président de la République n’entend en revanche donner aucune consigne de vote explicite pour le premier tour. Pour Gaël Sliman, directeur de l’institut Odoxa, « s’il dit explicitement qu’il soutient Macron, c’est le baiser de la mort » pour le candidat d’En Marche ! qui perdrait alors « une grande partie des électeurs de droite » qu’il a réussi à séduire.
Mais François Hollande confie au Point qu’il « appellera à voter pour un candidat » avant le second tour de la présidentielle.
Avec AFP