Il est encore trop tôt pour annoncer qu’il n’y aura pas de deuxième tour à l’élection présidentielle 2017 en Iran, mais les premiers résultats partiels sont prometteurs pour le camp des réformateurs. Selon le ministère de l’Intérieur, après dépouillement de 25,9 millions de bulletins, le président remporte 14,6 millions de voix contre 10,1 millions pour le conservateur Ebrahim Raissi. Hassan Rohani peut espérer la majorité absolue.
Le sortant devance son adversaire conservateur au premier tour de la présidentielle iranienne 2017, qui s’est déroulé vendredi 19 mai. Au lendemain du scrutin, « sur 25,9millions de bulletins dépouillés, Hassan Rohani en obtient 14,6 millions et Ebrahim Raissi 10,1millions », a déclaré le vice-ministre de l’Intérieur, Ali Asghar Ahmadi, en direct sur la télévision d’Etat Irib. Et de préciser que la participation s’élève à plus de 40 millions de votants, sur 56,4 millions d’inscrits (plus de 70 %).
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En pourcentage, sur la base de ces résultats encore très partiels, M. Rohani aurait obtenu environ 57,6 % des suffrages et M. Raissi 39 % des voix. De quoi espérer la majorité absolue – qui n’est bien sûr pas encore acquise pour l’heure. Si l’élection se jouait depuis le début entre deux hommes, quatre candidats participaient au premier tour. Le ministère de l’Intérieur doit annoncer progressivement les résultats qui arrivent de différentes provinces avant ceux des grandes villes, dont Téhéran.
Mais les deux « petits candidats » en lice, un réformateur et un conservateur, ont à peine obtenu quelques centaines de milliers de voix selon les résultats partiels et l’avance du président sortant pourrait en fait s’accentuer, puisque les scores annoncés pour le moment portent sur le vote en province ; ils ne comprennent donc pas encore les tendances des grandes villes, et notamment la capitale, plus favorable à Hassan Rohani. Le président se dirige donc vers un possible renforcement de son pouvoir.
Avant même l’annonce de résultats plus complets, des dirigeants conservateurs anticipent déjà une victoire du président réformateur sortant, favorable à une poursuite de l’ouverture incarnée par la signature d’un accord sur le nucléaire iranien lors de son premier mandat. « Les premiers décomptes montrent que M. Rohani est le vainqueur (…) et il faut le féliciter », a écrit sur le canal Telegram Alireza Zakani, ancien député conservateur et soutien actif de la campagne contre la réélection du président.
Quoi qu’il en soit, le camp dit « modéré » en Iran devrait donc se retrouver en capacité de poursuivre sa politique de réformes, à la fois sur le plan intérieur et concernant l’ouverture sur le monde. Durant la campagne, le président Rohani avait appelé les électeurs à participer massivement pour lui donner encore plus de voix qu’il y a quatre ans. En 2013, il avait été élu avec un peu plus de 50 % des voix dès le premier tour, rappelle notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.
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