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Présidentielle : premier débat télévisé entre les cinq principaux candidats

Après des mois de campagne, marquée par les affaires et les scandales en tous genres, les cinq principaux candidats à l’élection présidentielle s’offrent une première joute verbale, lundi soir, à la télévision.

Quarante-trois ans après le premier débat télévisé de second tour, entre Giscard et Mitterrand, les cinq « grands » candidats Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et François Fillon s’affrontent à partir de 21h sur TF1 et LCI pour un premier débat de premier tour.


Deux autres débats sont prévus d’ici au 23 avril, l’un sur BFM TV et CNews le 4 avril, l’autre sur France 2 le 20 avril, consacrant la télévision comme forum électoral incontournable, après déjà trois affrontements télévisés de la primaire de la droite et trois de plus à gauche, auxquels se sont ajoutés les débats d’entre deux tours.

« Quel modèle de société ? », « quel modèle économique ? » et « quelle place pour la France dans le monde ? » sont les trois thématiques autour desquelles débattront pendant plus de 2H30 les cinq candidats, disposés en cercle afin de favoriser les confrontations.

En introduction, les candidats, entourés d’un public de 400 personnes dont une trentaine de soutiens chacun, devront répondre en maximum 1 minute 30 à la question classique « Quel président voulez-vous être ? »

Ce format à cinq est contesté car il exclut les six autres candidatures validées par le Conseil constitutionnel vendredi : les trotskistes Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), les souverainistes Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et François Asselineau (UPR), le centriste Jean Lassalle et le vétéran inclassable Jacques Cheminade.

Le Conseil d’État a débouté jeudi 16 mars le recours déposé par Nicoals Dupont-Aignan pour contester ces absences, n’y voyant pas « une atteinte grave et manifestement illégale au pluralisme », ni « une méconnaissance du principe d’équité ».

Dénonçant une « manipulation médiatique », le candidat souverainiste a quitté le plateau du 20 heures de TF1 samedi, en pleine interview.

« À partir du moment où les parrainages ont été recueillis, il n’y a absolument aucune raison pour que des médias écartent tel ou tel », l’a soutenu dimanche Marine Le Pen, sans pour autant boycotter le débat de lundi.

À 34 jours du premier tour, la candidate FN et Emmanuel Macron, à des niveaux proches en tête des sondages, apparaîtront dans l’arène lundi soir avec le statut de favoris.


Hollande ‘très réservé’

Dimanche soir sur France 2, Emmanuel Macron, dont les proches s’attendent à ce qu’il soit particulièrement visé, a regretté d’être « devenu la cible principale ».

Selon deux sondages Odoxa et Kantar-Sofres publiés dimanche, le candidat d’En Marche! et la candidate FN sont au coude-à-coude autour de 26 %, devançant un François Fillon autour de 19 %, et Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, distancés à environ 12 %.

Au lendemain d’un week-end où tous deux ont réussi leurs démonstrations de force à Paris, l’un samedi place de la République, l’autre à Bercy dimanche, les deux candidats de gauche verront l’occasion de relancer des campagnes qui plafonnent. Leurs proches soulignent tous deux le grand nombre d’indécis qui rend possible des inversions de tendance.

« On a fait tester par des instituts les propositions de Benoît Hamon et à chaque fois elles sont très bien accueillies. Maintenant, il faut vraiment qu’il soit entendu par les Français. Demain il va crever l’écran comme il a crevé l’écran durant les débats de primaire », espère un de ses lieutenants.

Côté François Fillon, qui cherche à lui aussi à trouver une dynamique malgré l’affaire des emplois présumés fictifs, ce débat « c’est en quelque sorte le début de la campagne. Ca va faire tomber un certain nombre de masques », pense son porte-parole Luc Chatel.

Assurant ne pas avoir « préparé particulièrement » l’épreuve, Marine Le Pen, elle aussi aux prises avec des affaires dont celles des assistants FN au Parlement européen, a dit espérer dimanche un débat « de fond », qui ne s’attarde donc pas sur les affaires qui auraient été le « sujet unique » jusqu’ici.

L’exercice du débat télévisé ne risque-t-il pas l’overdose ? François Hollande s’est dit « très réservé » devant des proches. « Si tout est banalisé, si on +primarise+ l’élection présidentielle, on émiette et on fragmente, on met tout en équivalence », s’est inquiété le chef de l’État.

La presse veut voir dans ce débat télévisé « le début de la campagne occultée jusqu’ici par les affaires. »

Avec AFP

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