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Procès des bourgmestres rwandais: des «hommes ordinaires» plaide la défense

La suite du procès en appel des deux anciens bourgmestres rwandais, accusés d’avoir participé au génocide des Tutsis dans leur village de l’est du Rwanda en avril 1994. Mercredi, le parquet général de Paris a requis la peine maximale. Les avocats généraux ont désigné Octavien Ngenzi, et Tito Barahira, comme des « artisans de la mort », des rouages essentiels du génocide dans leur commune de Kabarondo. L’audience du jeudi 5 juillet était consacrée aux plaidoiries de la défense.

Coûte que coûte, les avocats de la défense tentent de gommer l’image d’« artisans de la mort » qui colle à la peau des deux bourgmestres rwandais.

On les accable du fait de leur fonction, plaident-ils. Or ce sont des « hommes ordinaires », des « spectateurs du génocide » et les témoignages à charge sont bien trop fragiles pour entrer en voie de condamnation, assure Benjamin Chouai, avocat d’Octavien Ngenzi.

« C’est un dossier où il y a des incohérences et des discordances très nombreuses et qui rendent impossibles une condamnation telle qu’elle a été demandée par l’accusation », souligne Maître Benjamin Chouai.

« On ne peut pas demander, comme l’a fait l’avocat général, perpétuité avec une période de sûreté des deux tiers et dire qu’il ne peut pas faire autrement alors qu’il y a vingt ans, dans le procès de Maurice Papon, l’avocat général requérait 20 ans de réclusion criminelle, et Papon, criminel contre l’humanité reconnu, a été condamné à dix années d’emprisonnement » ajoute l’avocat d’Octavien Ngenzi.

« Ce n’est pas parce qu’on est bourgmestre, maire, qu’on doit être un héros. Et Ngenzi a été un homme ordinaire dans des circonstances extraordinaires, et il a fait ce qu’il a pu », conclut Maître Benjamin Chouai.

Le doute doit toujours bénéficier aux accusés, a rappelé la défense aux jurés, ces neuf femmes et hommes qui rendront leur verdict ce vendredi.

Rfi.fr

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