Les révélations faites à la barre ce lundi seront déterminantes. Malgré les assurances de Khalifa Sall qui, dès le début de l’audience, a dit à qui voulait l’entendre que cette affaire est politique: » « Je suis ici monsieur le juge, car j’ai dit non à une proposition politique: non en juin 2012, non en septembre 2012. On m’a proposé un marché, j’ai décliné. On a voulu me le faire payer », dit-il.
le juge est bien décidé à déceler le vrai du faux. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a bel et bien eu faux et usage de faux. Les deux premiers prévenus qui se sont présentés au juge avant la première suspension l’ont tous admis. La dame Fatou Traoré, secrétaire du directeur administratif et financier (Daf), a pour ce faire, créé un Groupement d’intérêt économique (Gie) avec ses frères. Pour justifier les dépenses et pouvoir en retour approvisionner la caisse d’avance, les entêtes de ce groupement dénommé Tabare ont été utilisés.
A ce propos, Yayah Bodian, le comptable dira : « Je reconnais les faits. C’est sur instruction de mon directeur qui m’a demandé de trouver les factures justificatives. Effectivement, j’ai précisé que c’était pour la forme. Pour régler un problème comptable. Ces dépenses diverses relèvent de fonds politiques. C’était pour permettre au niveau de la perception de mettre à disposition les fonds destinés au maire. C’est un mécanisme qui a été mis sur pied par un percepteur. Celui-ci a reconnu que ce sont des fonds politiques. Maintenant, il nous a suggérés de faire des factures pour justifier les décaissements ».
Le juge n’en a pas fini avec les prévenus. Leur défilé devant la cour se poursuit.
Omar Ndiaye (Actusen.com)