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Ramadan 2017 : Nous Prenons Dattes… : la Chronique de SAMBAAY BATHIE

En guise de préambule courroucé, je vous préviens que, durant un mois, mes petits nerfs délicats se hérisseront, lorsqu’il m’arrivera de rencontrer des hommes et des femmes qui se plaindront du jeun et de sa dureté, dans des bureaux climatisés, naviguant sur Facebook ou Wattshap, alors que le Prophète Lui, PSL, s’est coltiné l’épreuve sous 50° !!!. J’attends d’eux un peu de décence dans la complainte de l’affamé, à la limite de l’insolence….

En théorie, nous devrions vivre, depuis ce samedi, 30 jours de bonheur, de félicité, de tranquillité, de partage et de fraternité. Nous qui aimons tant, au détour de chaque phrase, préciser que nous sommes un peuple musulman, allons donc traverser 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges.

La campagne électorale, de ce fait, aura parfois des allures cocasses. Car à moins de programmer leurs meetings après le «Ndogou», nos hommes et femmes politiques devront battre les estrades, sans mentir aux populations, sans dénigrer leurs concurrents, et de plus en déroulant leurs programmes et leurs convictions de bonne foi et en toute sincérité… Quelle torture !!!!

Nous allons profiter, durant 30 jours, d’investitures à «Benno Bokk Yakaar» sans bagarres, sans injures, sans présomptions ni arrogances, avec des hommes politiques manifestant compassion et attentions pour les populations, dont ils attendent les suffrages.

On y verra, certainement, plus clair, car les attaques ad hominem basées sur des rumeurs et des fake new compromettant l’adversaire, seront en théorie prescrites, ayant en cas de passage à l’acte valeur de coupure de jeun. La trêve des dattes, en quelque sorte…

Et ça commence plutôt mal avec la Coalition « Manko Taxawu Senegaal ». Transformée en lambeaux, depuis ce dimanche. Du fait d’un dialogue de sourds entre le Parti démocratique sénégalais et le camp de Khalifa Sall. Ce qui dénote un manque certain d’humilité, d’esprit de sacrifice de soi et un trop-plain de gourmandise de la part des deux camps.

C’est aussi, si j’ai souvenance, un mois de pardon et de rejet des injustices. Et, peut-être, en plus, la Grâce inspirera certains à sortir des  kiffs du pouvoir, des ressentiments et des doutes qui autorisent parfois d’inconscients excès. Ces 30 jours pourraient habiter des consciences quelques fois désinvoltes et les inspirer à mieux considérer les risques possibles qu’il y aurait à dévoyer une décision judiciaire entachée de suspicion légitime. Suivez mon regard…

Il est peut-être temps de cultiver la cohésion sociale, en évitant les inutiles arrogances que le Pouvoir peut suggérer à certains, en admettant la diversité des opinions et des idées concourant à notre développement. Où sont passés les dignitaires qui avaient le devoir de nous guider, spirituellement, comme le firent si bien récemment Serigne Saliou Mbacké (RTA) et Serigne Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh (RTA) qui avaient élevé la tolérance au rang de sacerdoce.

S’étant toujours préoccupés de la formation religieuse et de l’éducation de base des croyants, ils s’étaient fait un honneur de contribuer à l’unité et à la concorde entre confréries. En fervents partisans de la paix, ils s’étaient toujours et régulièrement investis pour appeler à l’union des cœurs et des esprits, aux fins de l’instauration d’un climat social serein partout.

À cet égard, ils étaient régulièrement montés au créneau pour apaiser les esprits, pour dénoncer certains comportements et injustices et ont toujours appelé à la solidarité, à l’unité, entre autres.

Ce sont aussi 30 jours durant lesquels nous serions bien inspirés de nous interroger sur les catastrophes en cascades, qui s’abattent sur le Sénégal. Et de nous demander si, dans l’émission des prières, que l’on envoie à Dieu, à longueur de prêches, d’émissions de radio, de chants religieux nocturnes et perturbant la mobilité et la quiétude des citoyens, d’évocation pour jurer, de tous les Saints Hommes de Dieu qui peuplent notre spiritualité, de nous demander donc pourquoi Dieu souvent ne nous entend pas. Y’a un problème de réception… Y’a un truc qui cloche… Profitons de ces 30 jours bénis pour réapprendre à envoyer des prières à Dieu…

Si notre pays est propre, nickel chrome, il n’y a aucune raison que Ses Grâces ne nous mènent pas vers un vrai « Yonnu Yokkuté», lequel pour réussir se doit aussi d’être exécuté dans ses programmes avec une grande ambition et une immense générosité liées à notre destin commun, notamment celui de nos enfants. Nous avons trente jours pour réconcilier le Politique et le Religieux. Comme Martin Luther King, nous sommes tentés de proclamer : «We have a dream… ». Nous prenons Dattes… Ramadan Mubarak…

SAMBAAY BATHIE (Actusen.com)

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