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RCA: Ocha dénonce la résurgence de crimes à caractère ethniques et religieux

Depuis deux semaines, la situation sécuritaire en Centrafrique se dégrade fortement. Plus d’une centaine de personnes ont été tuées dans les attaques d’Alindao et Bangassou dans le sud-est, ainsi qu’à Bria, fief de la coalition du FPRC de Nourredine Adam. Le Bureau de la coordination humanitaire des Nations unies en Centrafrique s’inquiète de la résurgence d’attaques à connotations religieuse et ethnique. Dans un communiqué diffusé dimanche 28 mai, Ocha condamne fermement l’assassinat par des hommes armés de six femmes et plusieurs enfants la semaine dernière pour leur appartenance communautaire.

Le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) dénonce « des actes odieux et d’une lâcheté innommable » contre des civils sans défense. Ces violences sur des bases religieuses et ethniques ont été recensées ces derniers jours à Alindao, Bangassou, Mobaye et Bria.

La coordonnatrice humanitaire de l’ONU en Centrafrique dénonce un retour en arrière en matière de sécurité. Najat Rochdi s’exprime de Genève où elle se trouve en mission pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la dégradation de la situation.

« Ces deux dernières semaines ont été absolument horribles et absolument tragiques avec des meurtres absolument inacceptables de femmes, d’enfants qui ont été tués juste à cause de leur religion ou de leur appartenance ethnique. C’est vraiment très, très inquiétant », alerte-t-elle.

La communauté musulmane n’est pas la seule visée. « Nous avons vu des atrocités commises par les deux camps. Cela a commencé par des attaques contre les communautés musulmanes, qui ont engendré des actes de vengeance de l’autre côté et il y a eu aussi des atrocités commises sur des communautés chrétiennes, explique la coordinatrice humanitaire de l’ONU. Une partie de la population est en train de payer le prix de cette instrumentalisation de la religion. »

Situation humanitaire comparable à 2013

Avec ces violences, les besoins ont été multipliés pour les nombreux déplacés qui fuient les combats. Michel Yao, le coordonnateur humanitaire d’Ocha par intérim vient d’effectuer une mission à Alindao et Bangassou où il a trouvé une situation préoccupante. La situation des populations civiles est préoccupante. Pour lui, la crise humanitaire atteint une ampleur qu’on n’avait pas connue depuis longtemps.

« Nous sommes dans un contexte que nous n’avons pas vécu depuis décembre 2013, affirme-t-il. En décembre 2013, dans ce pays, nous étions à près de 800 000 déplacés et en début d’année 2014 on est très vite descendu à 400 000, et la tendance s’est maintenue avec des sites qui se ferment et d’autres qui se créent. Seulement en deux semaines, nous avons près de 100 000 déplacés, 300 décès et près de 200 blessés. Lorsqu’on regarde les moyens, cette année, nous avons anticipé qu’une partie des services pourraient être donnés par les services publics avec le plan de relèvement de la République centrafricaine de la table ronde des donateurs à Bruxelles. Mais ceci n’est pas encore effectif et la situation s’empire. Il faut s’attendre à une situation beaucoup plus alarmante pour laquelle les humanitaires ne seraient plus en mesure d’apporter une réponse. »

Avec Rfi

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