Les centres d’enrôlement des électeurs, qui avaient ouverts leurs portes en mai dernier, ferment progressivement à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Tous les bureaux qui auront totalisé 90 jours d’activité vont fermer. Si beaucoup de Congolais ont pris leurs cartes d’électeurs, d’autres ne l’ont pas encore fait.
Les bureaux de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) étaient déserts ce week-end, dans les quatre communes concernées par l’arrêt progressif des activités des centres d’enrôlement de Kinshasa. Les opérations de révision du fichier électoral pour lesquelles ont été mis en place ces centres d’enrôlement avaient démarré en mai dernier.
De nombreux Kinois avaient déjà pris leurs cartes d’électeur avant cette fermeture progressive. Et parmi eux, certains affirment ne pas douter de la tenue des élections. Dans un bureau d’enrôlement de Kinshasa, ce week-end. Une habitante proclame fièrement : « Oui, je me suis fait enrôler pour les élections. »
« Il y aura bel et bien élection, apparemment, et c’est la volonté de Kabila qu’on est en train d’attendre », assure un autre électeurs qui vient de se faire enrôler sur les listes électorales.
Retards et difficultés techniques
Sauf que « la date des élections demeure inconnue », rétorque un citoyen congolais qui, lui, attend de s’enrôler. « On sent qu’il n’y a pas assez d’argent. Il y a des problèmes d’organisation. Il y a des évaluations techniques. La Céni est incapable de nous dire quand elle sera capable d’organiser les élections. »
Reste que la population craint les tracasseries de la police qui exige la carte d’électeur, considérée désormais comme pièce d’identité.
Dans un rapport rendu public le 9 juillet dernier, l’Organisation internationale de la Francophonie avait fait plusieurs observations sur le processus d’enrôlement qui est sur le point de prendre fin, à Kinshasa.
Parmi leurs conclusions, les experts de l’OIF avaient notamment pointé la nécessité d’étendre la campagne d’enrôlement à la région du Grand-Kasaï, théâtre de violences depuis plus d’un an, où vivent 8 % de la population d’électeurs. L‘OIF avait également pointé les retards pris dans le vote des textes législatifs indispensables à l’organisation des élections à venir, dont le calendrier n’est toujours pas fixé.
Élections sans cesse repoussées
Selon l’accord dit de la Saint-Sylvestre, signé en décembre 2016, les élections législatives, présidentielles et provinciales doivent être organisées en RDC d’ici à la fin de cette année 2017. Des élections anticipées de gouverneur se sont tenues ce samedi 26 août dans huit provinces du pays, mais le débat se focalise essentiellement sur l’organisation du scrutin présidentiel.
Plusieurs mouvements de l’opposition, comme de la société civile doutent de la possibilité que ces élections, sans cesse repoussées, puissent être organisée dans les délais.
Corneille Nangaa, le président de la Céni, la Commission électorale nationale indépendante, a d’ailleurs reconnu le mois dernier que, selon lui, les élections ne pourraient pas se tenir dans les délais, avant la fin de l’année, mais que cela ne remettait pas en cause les accords.
Avec RFI